• Ma belle mère est née en 1935 à Liverdun.

    Elle m’a bien expliqué que les « commodités » comme on dit n’étaient pas du tout commodes !

    Les WC étaient situés au fond de la cour (les mieux lotis avaient des toilettes à la turque cimentée et d’autres familles n’avaient qu’un seau qu’elles vidaient dans la Moselle à la nuit tombée.

    Son grand père avait, sur une fosse cimentée, construit avec des planches une sorte de siège pas très rassurant.

    Ma belle mère avait toujours peur que tout ne s’écroule et qu’elle tombe dans la fosse.

    Il n’y avait ni chasse bi papiers ; on accrochait au clou du papier journal et des papiers d’emballage.

    Quand ça gelait l’hiver, les excréments remontaient en un « beau » monticule !

    Et que dire de la vidange des WC le printemps ! le père de ma belle mère utilisait pour ce faire une « popette » : un grand manche avec au bout une casserole : ça faisait une louche et son père l’utilisait pour vidanger la fosse dans des lessiveuses. Et ça cocottait ! il fallait délayer avec du purin car c’était épais et le père allait ensuite porter tout ça dans le jardin ; ça sentait pas la rose mais ça donnait de beaux légumes !!

     

     


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  • Maman est née en 1945 à Lille ; elle me racontait que chez elle on ne mangeait pas de beefsteak, c’était trop cher. Ils mangeaient plutôt du rôti de porc, du poulet, de la poule au riz, du bouillon de poule.

    Le vendredi, c’était du poisson qui à l’époque était enveloppé dans du papier journal.

    Les frites étaient mangées avec de la graisse de cheval.

    Les jours de fête : waterzoi et carbonade.

    Au petit déjeuner, maman prenait des tartines beurrées et du café (à n’importe quel âge) puis le Banania est arrivé !

    Dans le café on mettait des grains de chicorée.

    Ses parents mettaient quelquefois dans le café du genièvre, cela donnait la fameuse bistouille, la boisson de l’ouvrier.

    Le père de maman mangeait le matin, le midi et le soir de la soupe avec de temps en temps du vieux Lille (fromage type maroilles macéré 3 mois en saumure – ça sentait très fort).

    Le grand père de maman mettait de la bière dans la soupe.

    On ne buvait pas beaucoup d’eau ; c’était plutôt de la bière.

    Quant à moi je me souviens de mes grands-parents paternels qui trempaient dans leur café du matin, des tartines de fromage !

     


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  • Ma mère est née en 1945 à Lille. Elle m’a raconté ses vacances enfant : déjà elle avait, un jour à la Toussaint, le 11 novembre, de l’avant-veille de Noël jusqu’à 2 ou 3 janvier, 8 jours à Pâques et les grandes vacances commençaient le 14 juillet, jour de la distribution des prix et de la kermesse, et se terminaient le 30 septembre.

    Pendant les vacances d’été, elle allait glaner : les agriculteurs avaient fauché les champs de blé en août et une fois que les meules de blé étaient ramassées, les enfants avaient le droit d’aller chercher les épis de blé qui restaient et les grains de blé qui étaient donnés aux poules.

    Glaner n’était facile : les pieds du blé coupé étaient tout durs et tout secs et ça tailladait les jambes.

    A 12 ans, maman et sa famille ont découvert Wissant sur la côte dans le Pas de Calais : ils avaient trouvé une petite maison à louer avec une pièce pour manger, une pièce pour dormir, les WC dehors et une cour. Ils partaient avec un couple d’amis, tous entassés (6) dans une petite voiture, une vedette.

    V comme VACANCES

    Ma grand-mère mettait un franc par jour de côté pendant un an : c’était le prix de la location.

    Maman a découvert la mer, la plage et la pêche aux crevettes, les falaises Blanc Nez et Gris Nez, les beignets de Tardinghem, les blokhaus …

    Ma belle mère est née en 1935 à Liverdun près de Nancy. Elle m’a raconté qu’ils ne partaient pas pendant les vacances ; à la place elle allait se baigner dans la Moselle avec son maillot en laine tricotée (ça pend la laine une fois mouillée … pour ne pas qu’ils arrivent aux genoux, il fallait les tordre à même la peau).

    Le premier maillot en tissu lui a été donné après la guerre par une Américaine. Il fut très apprécié !!

     

     


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  • Maman avait une nourrice quand elle était jeune (elle est née en 1945 à Lille).

    Sa nourrice était sa voisine, une maraîchère qui avait cultivait les chicons.

    Elle était un peu spéciale : elle faisait le tarot et prédisait l’avenir. Elle jetait des sorts et une fois ça a mal tourné car la personne sur qui elle avait jeté un sort est morte …

    Elle avait un grand Saint Albert, un grimoire, et avec, elle faisait de la magie noire. Ma mère me racontait que sa nourrice lui faisait choisir les cartes. Tout le monde la disait sorcière.

    S comme SORCELLERIE

    Un différend un jour a opposé la nourrice de maman et ses parents et du coup la nourrice a jeté un sort à ma grand-mère, lui prédisant qu’elle mourrait en couche lors de sa prochaine grossesse. Mon grand-père n’y croyait pas mais il a quand même eu peur. Et mes grands-parents ont donc écrit au monastère d’Ypres en Belgique pour faire venir des moines et qu’ils bénissent la maison. Ils sont venus en robe de bure marron avec leur goupillon. Ils ont préparé de l’eau bénite, sont allés dans le jardin et ont dit que « ça » venait de là-bas en pointant du doigt la maison de la nourrice. Ils ont fait ce qu’ils avaient à faire, un exorcisme peut être, et sont repartis.

    La nourrice est tombée enceinte alors qu’elle était assez âgée et elle est morte en couche … tandis que ma grand-mère, elle, dans le même temps menait à terme sa grossesse, sans problème.

    Ça fait froid dans le dos …


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  • Je me suis aperçue qu’il y a au moins deux « foyers » protestants dans ma généalogie.

    Une famille sur Guînes dans le Pas de Calais et une autre à Erquinghem - Lys dans le Nord

    J’ai retrouvé un certiain nombre d’informations sur ces deux branches qui n’ont rien à voir entre elles puisque d’un côté cela concerne ma branche paternelle et de l’autre ma branche maternelle.

    Sur la famille d’Erquinghem-Lys, les ¾ de la famille BOIDIN sont partis dans la province de Zélande au Pays Bas peu après la révocation de l’Edit de Nantes.

    Ceux qui sont restés en France constituent une branche cousine de ma branche maternelle.

    Quant à ceux qui sont de Guînes, c’est une branche collatérale d’une branche cousine de celle de mon père (compliqué tout ça) et je n’ai pour l’instant pas de départ massif pour eux, les CAULIER, mais je n’ai pas encore tout épluché.

    Je n’en suis qu’à mes débuts pour ces recherches mais j’ai été intriguée par les prénoms (Isaac, Judith, Esther….). Je ne savais pas en effet que les protestants donnaient souvent des prénoms bibliques à leurs enfants. J’ai appris qu’il s’agissait d’un indice pour deviner les origines protestantes d’une personne.

    J’ai appris aussi que certains métiers peuvent être des indices en faveur d’une foi protestante aux XVI et XVIIème siècle: colporteur, marchand ambulant car ce sont des métiers qui ont permis de faire circuler des livres « interdits ».

    De même après la révocation de l’édit de Nantes, des métiers comme officiers, notaires, juges, avocats étaient interdits aux protestants ; donc s’il y a des métiers de ce genre dans une famille connue pour son protestantisme à cette époque c’est qu’il  y a eu abjuration.

    Pour en revenir à la famille de Guînes : il y avait là-bas un temple protestant qui pouvait accueillir jusqu’à 3000 personnes ; il était l’un des plus vaste de France. Il fut détruit en 1685. Il était situé à l’emplacement de l’actuel garage, rue Joffre.

    Le premier pasteur de ce village était Jean Baptiste BUGNET qui arriva en 1623 et le dernier fut Pierre TROUILLARD qui s’est exilé en Hollande en 1687. D’après les registres d’état civil, entre 1668 et 1685, il y avait à peu près 25% de la population qui était de confession protestante.

     

    J’ai trouvé un site (en néerlandais) qui retranscris les registres protestants de Guînes : http://www.grijsbaard.nl/Guines/StartGuines.html

    A suivre …


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