• C comme Crises démographiques aux 18 et 19ème siècle

     

    Les crises démographiques résultent de nombreux éléments dont le climat, le manque d’hygiène, une alimentation insuffisante liée à de mauvaises récoltes et les problèmes d’adduction d’eau ; tous jouent un rôle dans la morbidité et la conjonction de plusieurs d’entre eux provoquent des hécatombes.

    Ainsi en Comminges le climat est rude : des hivers très froids à fort enneigement « la neige résiste (…) depuis le 1er 11 janvier au 1er avril » , un climat froid pendant 8 mois et tempéré les 4 mois restants avec brouillard, grêle et pluie et des étés chauds plus des vents d’ouest-nord-ouest dominants humides et frais

    Ce climat ne prédispose qu’à une économie pastorale avec élevage brebis, vaches et quelques juments poulinières.

    « On ne peut point labourer ny avec des bestiaux à cause des précipices, il n’y a point de charrettes, tous les travaux se font à l brasse (…) les paysans labourent à l bêche le terrir aride et transportent le fumier sur leur tête » Mayrègne près de St Gaudens

    A Caubous près de Saint Gaudens « il n’était pas rare d’avoir trois mètres de neige de hauteur et le froid était intense. »

    Une étude (anonyme) sur le canton de Luchon au commencement du 19è décrit les habitants : « L’espèce humaine (…) est ici aussi misérablement rabougrie que celle des autres animaux. Les enfants n’y présentent que des chairs blafardes et livides (..) Nos vierges de 15 et 16 ans (…) se trainent à pas lents (…) Les jeunes gens plus favorisés de la nature y sont assez bien formés, lestes et vigoureux mais les travaux continuels auxquels ils sont obligés de se livrer pour entretenir un grand nombre d’enfants dont ils deviennent les pères en se mariant de très bonne heure les font bientôt parvenir à une vieillesse précoce ». 

     

    Les épidémies de variole, dysenterie, entérite, scarlatine sont toujours présentes quelle que soit l’époque.

    Le choléra atteint la région Midi Pyrénées en 1834, la suette est arrivée quant à elle en 1782.

    La maîtrise tardive de l’eau explique les niveaux élevés de gastro entérite et de typhoïde (les populations sont atteintes lors de la consommation directe des eaux pollués ou de produits ayant été en contact avec cette eau ou encore ayant poussé dans du fumier infecté).

    La typhoïde se caractérise par une élévation de la température et l'apparition de troubles intestinaux. Elle dure environ 20 jours mais cette durée peut être allongée par des complications  comme des hémorragies intestinales, une perforation de l'intestin, une péritonite, bronchite, néphrite, phlébite ... 

     

    Il faut dire que l’hygiène reste longtemps déplorable dans l’espace public comme privé : les rues de Toulouse sont le réceptacle de jets d’urine, de dépôts de matière fécale, de tripailles, de fumier.

    A Montesquieu Volvestre (à 50 km de Toulouse), en 1832, 1835, 1854, s’amoncèlent devant les portes et dans les jardins, fumiers et immondices ; les fossés faisant office de rigole sont remplis de détritus. A Carbonne en 1898, après chaque orage les eaux deviennent troubles et d’un goût douteux. Voir également ICI et ICI.

    Les fontaines quand il y en en a sont contaminées, tout comme les puits.

    Les habitants en majorité au 19è continuent à s’approvisionner dans le fleuve, les rivières et les puits ce qui ne permet donc pas de consommer une eau propre ; Il y a quelques exceptions comme par exemple les hameaux de Lançon et de Croix près de Carbonne qui dès 1871 profitent de l’installation d’une pompe.

     

    Les crises démographiques peuvent s’expliquer également de façon moins dramatique par la migration des jeunes : l’instituteur de Bourg d’Oueil indique en 1886 : « Cette diminution (de la population) est occasionnée par l’émigration vers les villes où les jeunes gens et les jeunes filles se placent comme domestiques ; plusieurs hommes entrent ainsi dans la douane, la gendarmerie, dans le clergé et dans le corps enseignant. D’un autre côté le nombre des enfants devient tous les jours moins considérable … en ce moment il n’y a pas à Bourg plus de 4 enfants âgés de 3 ans et il n’y en a que quatre ayant 3 à 5 ans ».

     

    La Grande Guerre viendra une génération plus tard compléter ces crises démographiques de façon cruelle et apocalyptique : 18% des incorporés de l’armée française seront tués. Avec toutes les conséquences que cela va entraîner ensuite sur la natalité…

     

    Sources

    Visages de la mort dans l'histoire du midi toulousain sous la direction de Jean Luc Laffont

     

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