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    Jean-Marie Déguignet est né en 1834 dans une famille bretonne très pauvre. Il a grandi dans un milieu "où presque personne ne savait lire ou même parler un mot de français". Mais, dévoré par le désir de s'instruire, le petit vacher misérable apprit d'abord seul à lire et à écrire.

    Après s'être engagé dans l'armée, il prit part à presque toutes les campagnes de Napoléon III, de l'Italie au Mexique en passant par Jérusalem qu’il visita en « touriste ».

    Anti cléricaliste et républicain convaincu, il revient en Bretagne avec pour tout objectif de se suffire à lui-même. Le destin en décida autrement : il se maria un peu contraint et forcé et devint tour à tour agriculteur, assureur, buraliste. Ruiné et oublié de tous, il mourut en 1905 à l'hospice dans le plus grand dénuement peu après avoir achevé la rédaction de ses mémoires.

    Ses écrits sont un réel témoignage des mœurs de l’époque. On y découvre le poids énorme de l’église et des superstitions dans la façon de raisonner et d’agir de ces paysans et de ces petits bourgeois. Les nouveautés font peur et sont l’œuvre du malin, aller à l’encontre des traditions ne peut être que mauvais, essayer de comprendre le monde est un pêché.

    Bref, je suis certaine que ce portrait sans concession de la Bretagne du 19ème siècle se retrouve dans n’importe quelle région de France.

    A lire impérativement !


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    Vies oubliées - Au coeur du 18ème siècle - Arlette Farge

     

    Comment saisir les vies oubliées, celles dont on ne sait rien ? Comment reconstituer au plus près l’atmosphère d’une époque, non pas à grands coups de pinceau, mais à partir des mille petits événements attrapés au plus près de la vie quotidienne, comme dans un tableau impressionniste ?


    Arlette Farge offre ici ce qu’on appelle les « déchets » ou les « reliquats » du chercheur : ces bribes d’archives déclarées inclassables dans les inventaires, délaissées parce que hors des préoccupations présentes de l’historien. Ce sont des instantanés qui révèlent la vie sociale, affective et politique du siècle des Lumières. Prêtres, policiers, femmes, ouvriers, domestiques, artisans s’y bousculent.


    De ces archives surgissent des images du corps au travail, de la peine, du soin, mais aussi des mouvements de révolte, des lettres d’amour, les mots du désir, de la violence ou de la compassion.
    Le bruit de la vague, expliquait Leibnitz, résulte des milliards de gouttelettes qui la constituent ; Arlette Farge immerge son lecteur dans l’intimité de ces vies oubliées. Une nouvelle manière de faire de l’histoire.

     

    Historienne du XVIIIème siècle, directrice de recherches au CNRS-EHESS,  Arlette Farge est l'auteure d'une trentaine d'ouvrages dont Essai pour  une histoire des voix et La déchirure. Souffrance et déliaison sociale au XVIIIe siècle aux éditions Bayard.

     


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    L'étoffe du diable, une histoire des rayures et des tissus rayés par Michel Pastoureau

     

     

    Le vêtement tout a long des siècles est un marqueur social assez simple à utiliser : à tel groupe social tel type de vêtement, de couleur, d’accessoire ou d’étoffe.

      

    L’uni et le rayé par exemple : au Moyen Age le rayé a une connotation négative, voire maléfique. C’est le motif (avec le tacheté ou le damier) de la transgression de l’ordre social, de la malhonnêteté, de la perfidie. C’est ainsi que seuls ceux que l’on doit éviter peuvent, voire doivent s’habiller ainsi : les prostituées, les condamnés, les bouffons, les bourreaux, les lépreux … ou tout simplement les pesonnes dites de condition inférieure : : les serfs, les valets de cuisine ou d’écurie, les serviteurs de bouche etc.

     

     

    Ainsi les clercs n’ont pas le droit de porter des étoffes rayées ou à damiers : en 1310 à Rouen  un certain Colin d’Aurrichier, savetier et « que l’on disait estre clerc » fut condamné à mort parce qu’il était marié et qu’  « il avait esté pris en habit rayé ».

    Cette méfiance du rayé s’étend même au règne animal : les chevaux dont la robe n’est pas unie dévalorisent ceux qui les chevauchent ; de même dans le Roman de Renart,  « les animaux à pelage roux, tacheté ou rayé constituent le clan des menteurs, voleurs, lubriques et cupides ».

     

    On peut supposer que visuellement, l’œil est attiré immédiatement vers ces motifs et de ce fait on peut voir plus facilement dans un espace donné les personnes à éviter.

     

     

    A partir de la fin du XVe siècle et du début du XVIe,  la rayure perd peu à peu sa connotation diabolique, mais reste un marqueur social fort puisqu’elle devient “le signe premier d’une condition servile ou d’une fonction subalterne »  qui existait déjà auparavant mais qui va se développer et s’étendre à toutes les fonctions subalternes domestiques (par exemple le caricatural gilet rayé du majordome jusqu’au 19ème siècle et même plus) et militaires.

     

      

    Dans le même temps va se se développer aussi à cette époque une “rayure aristocratique” que l’on retrouve sur les manches et les chausses des jeunes nobles italiens notamment.  Mais à chacun sa rayure, alors que la rayure aristocratique est verticale, celle des serviteurs est horizontale. Quelques rois vont donner l’exemple (François 1er ou Henri VIII).

     

     

     

    Puis vient le 18ème siècle et la mode des rayures romantiques et révolutionnaires.

     

    La rayure est en effet prisée des révolutionnaires américains et devient le symbole de la liberté et de la révolution. Nos révolutionnaires français emprunteront également ce motif, signe patriotique par excellence et l’utiliseront dans tous les emblèmes de la Révolution.

     

     

     

    Au 19ème siècle le rayé s’identifie à l’hygiène en envahissant les vêtements de nuit et sous vêtement et détrônant même la couleur blanche.

      

    Et au 20ème, il devient le symbole des loisirs (monde de l’enfance, vogue balnéaire de la rayure, maillots rayés des sportifs).

     

     

    L'étoffe du diable, une histoire des rayures et des tissus rayés par Michel Pastoureau

     

     

    Ce qui ne va pas empêcher de conserver ce motif pour des identifications encore négatives : le costume des bagnards.

     

     


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  • Comment présenter sa généalogie d'Alain Rouault

    "Retrouver ses ancêtres dans les archives, c’est bien. Pouvoir montrer le résultat obtenu à sa famille, c’est encore mieux, c’est la cerise sur l’arbre généalogique !

    Mais comment faire et surtout comment découvrir tout les possibles ?

    Les généalogistes 2.0 trouveront dans ce guide de nombreuses pistes, connues ou plus confidentielles, pour faire imprimer leurs arbres. Les programmes et sites Internet sont décortiqués, leurs fonctionnalités de création d’arbres analysées, les professionnels de l’impression ou de la conception graphique recensés : tout est là pour aider à la décision. 

    Quant à ceux qui préfèrent réaliser leur arbre à la main, ils découvriront au fil des pages un florilège de supports et de fournisseurs possibles, selon le type de généalogie pratiqué et selon le rendu souhaité.

    Enfin, une partie de l’ouvrage détaille les présentations généalogiques plus intimes, plus originales, voire déconcertantes."

     

     

    Comment présenter sa généalogie?

     


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  • "Non ce n'était pas mieux avant" de Johan Norberg

    Chaque jour, à la télévision, dans la presse, sur Internet et dans la bouche des hormmes politiques, nous sommes abreuvés du même discours catastrophiste : le chômage, la pauvreté, les désastres environnementaux, la faim, la maladie et la guerre sont partout. Et pourtant!

    Pourtant, l'humanité a fait davantage de progrès au cours des cent dernières années que depuis l'apparition d' Homo sapiens. Pourtant, l'espérance de vie a plus que doublé au XXe siècle, alors qu'elle n'avait pas significativement évolué auparavant. Pourtant, la pauvreté a davantage reculé au cours des 50 dernières années que pendant les 5 siècles qui ont précédé.

    Contrairement aux idées reçues, l'humanité a connu, au cours des dernières décennies, un progrès et une amélioration de ses conditions de vie sans précédent . Quel que soit le critère considéré, on peut sans conteste affirmer que "c'est mieux maintenant". Et il y a même toutes les raisons de croire que ce sera encore mieux... demain.


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