• Les annotations du curé Dubois commencent par l’incendie du presbytère : en effet la maison du curé a été brûlée vers 1670 par Gaspard Ficelle dit Pain de soil (pain de seigle) parce que le curé Antoine le Grand lui avait refusé une ordonnance sur la Pauvreté (l’aide de la table des pauvres) prétextant pour cela que son encre était « engelée ».

     

    [… ]« il serait trop long de déduire le reste de la malheureuse destinée de cet incendiaire qui fut tué dans une autre occasion également noire, lorsqu’il allait mettre le feu à une moie de (meule) de blé et après avoir tué le censier du Praiel, nommé Hubert Couteau. Il fut tué lui-même de la manière la plus tragique, plus que vingt personnes du village ayant trempé leurs mains dans le sang de cet homicide, immédiatement après qu’il eut trempé les siennes dans le sang de ce pauvre censier.

     

    Monsieur le Grand était déjà tout âgé lorsque sa maison fut brûlée. Ce pourquoi il ne s’est guère mis en peine de la faire bien rétablir. Le village lui a donné 300 florins avec quoi il fait bâtir une pitoyable maison, les sommiers n’étant élevés du pavé que de quatre pieds, le pavé de terre, mal couverte et fort mal comprise, tellement que le successeur fut contraint à son arrivée de faire un nouveau pavé jusqu’à ce que monsieur l’abbé de St Amand en fasse une toute nouvelle. […]

     

    Ce ne fut pas de même de la grange car on n’en a point bâti de nouvelle ; on a même attendu jusqu’à ce que fusse venu un nouveau curé. Alors l’août ensuivant 1687, monsieur l’abbé de St Amand a donné permission d’abattre des arbres au long des grands chemins pour le commencement d’une nouvelle grange. C’est de quoi on d’est repenti parce qu’on s’est attiré autant d’ennemis qu’on a coupé d’arbres. Le village a donné pour cela 100 florins, et 300 livres qu’il en a coûté au curé. On a bâti la grange à l’endroit où il y en avait eu une  »


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     Journal d'un curé de campagne au 17ème siècle - 1

    Rumegies est un village aujourd’hui de 1 187 habitants qui appartient au canton de Saint-Amand et à l'arrondissement de Valenciennes. Il se situe précisément à 8km de St Amand dans le Tournaisis.

     

    Journal d'un curé de campagne au 17ème siècle - 1

    Au XVIIème siècle siècle, cette localité faisait partie de la seigneurie de Saint-Amand, qui regroupait le bourg abbatial et 9 villages des environs : Lecelles, Nivelles, Rosult, Rumegies, Saméon, Sars et Rosières, Thun, Bléharies et Maulde.

     

    Journal d'un curé de campagne au 17ème siècle - 1

     

    Population : En 1673 à l’issue d’un dénombrement à but fiscal, on sait que le village compte 754 habitants

    En comparaison, St Amand à cette époque compte 3 010 habitants.

     

    Quid des autres villages ?

    Lecelles = 346 habitants

    Nivelles = 415 habitants

    Rosult = 327 habitants

    Saméon = 554 habitants

    Sars-et-Rosières =240 habitants

    Thun = 102 habitants

    Bléharies = 189 pour la Terre de Saint-Amand et 313 pour tout le village

    Maulde 74 pour la Terre de Saint-Amand et 361 pour tout le village

     

    La seigneurie dans son ensemble aurait donc compté 6 011 habitants

     

    Rumegies est donc un gros village à l’époque.

     

    Historiquement la seigneurie de St Amand était terre française jusqu’en 1521 puis devint un temps espagnole pour revenir définitivement à la France en 1668.

    En 1713 lors du traité d’Utrecht, Louis XIV dut abandonner Tournai et le Tournaisis à l’exception de St Amand et de ses dépendances dont Rumegies.

    Journal d'un curé de campagne au 17ème siècle - 1

     

    Composition de la population de Rumegies en 1673

    25 familles de censiers et laboureurs

    15 familles de ménagers

    35 familles de manouvriers

    4 familles de bergers

    3 familles de charretiers

    2 familles de maréchaux

    32 familles de fileurs et fileuses dont un fileur de sayette (il préparait le fil pour la fabrication de la sayette, une étoffe grossière)

    17 familles qui sont qualifiées de pauvres ou mendiants

     

    Alexandre Dubois, curé de Rumegies de 1686 à 1739, avait 31ans lors de sa prise de fonction ; il mourut à 84 ans.

    Avant lui il y eut :

    François Lefebvre = 1613-1634

    Gilles Waterloop = 1634-1659

    Antoine le Grand = 1659-1686

     

    Les annotations que le curé Dubois fait dans les registres paroissiaux indiquent qu’il est au courant de ce qui se passe en France et en Europe : il a connaissance de la déclaration de guerre de Louis XIV contre l’Espagne en 1690, déclaration qu’il cite in extenso, il suit les mouvements des armées en Europe, il énumère les ordonnances fiscales ainsi que les bulles et autres condamnations papales, a vent des ragots circulant dans les diverses capitales … Bref l’information circule, pas forcément rapidement mais elle circule, même jusqu’à un petit village perdu au fin fond du Tournaisis.

     

    Que sait on d'autres sur Rumegies?

    En 1673, le mayeur de Rumegies est un nommé Pierre du Gaucquier, en fonction au moins depuis 1666. Sa carrière est mouvementée car en 1666 il tua son beau frère, Nicolas Simon, lors d’une dispute.  Il fut banni mais obtint en 1667 le droit de résider pendant 6 mois en terre contentieuse (partie de la seigneurie de St Amand située sur la rive droite de la Scarpe : l’abbé y avait le privilège d’y accueillir les bannis à charge pour ceux-ci de obtenir une lettre de rémission du roi)

    Journal d'un curé de campagne au 17ème siècle - 1

    Abbaye de St Amand au 17ème siècle

    Hubert Couteau le remplaça mais avait très mauvaise réputation, "était enclin à la chicane, ne cultivait pas un cent de terre"  (un cent = 7ares 62 à St Amand)

    En 1673 Pierre du Gaucquier reprend sa charge jusqu’en 1686, année de son décès.

    Son successeur Arnoul Demory exercera sa charge pendant 32 ans ; l’un de ses fils Pierre sera assassiné au cours d’une rixe par son meilleur ami en 1696 (voir plus loin la description qu'en fait le curé Dubois).

     

     


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  • Alexandre Dubois, curé de Rumegies dans le Nord,à l’époque de Louis XIV, a eu la bienheureuse idée de noter les faits marquants de son temps ainsi que les anecdotes de sa paroisse.

    Le tableau qu’il dresse de ses paroissiens et de leurs conditions de vie en ces temps de guerre est tout à fait riche d’enseignement : les mentalités, les croyances, les façons d’appréhender ce qui se passe en France et en Europe, les difficultés de la vie, la violence, … tout est passé au crible du jugement et du regard acéré de notre curé.

    « Si tous les pasteurs prenoient la peine d’escrire une douzaine de lignes de ce qui se passe chaque année, tant pour le spirituel que pour le temporel de la paroisse, cela assisterait de beaucoup ceux qui viendroient après eux. »

     

    Je vous propose de vous livrer les commentaires du curé Alexandre Dubois au cours de ces quelques semaines de vacances. Je vais écrire plusieurs articles pour que cela soit plus confortable à la lecture et plus pratique à l'écriture !

    Journal d'un curé de campagne au 17ème siècle - Rumegies


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  • W comme WAR

     

    Frouzins compte 20 Frouzinois morts lors de la première guerre mondiale

    Je vous invite à aller sur cette page pour en savoir plus sur chacun d’eux 

    Je suis en train de faire des recherches sur chacun d’eux et j’espère terminer en fin d’année pour pouvoir éditer un petit livret pour les petits Frouzinois des écoles de mon village …

     

     


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    J’ai réuni plusieurs sources pour rédiger mes articles

     

    Voici les principales :

     

    Revue de Comminges, Société des études du Comminges, Julien Sacaze, 1903

    http://www.frouzins.info/

    Une communauté rurale à la veille de la Révolution : Frouzins, d’après le cadastre de 1784, Jean Coppolani

    Les Huguenots en Comminges, documents inédits 1900

    Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle / par C. d'E.-A. [Chaix d'Est-Ange]

    Société des études du Comminges, Revue de Comminges,  1983/01-1983/03.

    Mémoires de l'Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse (1901)

    Revue des Pyrénées et de la France méridionale : organe de l'Association pyrénéenne et de l'Union des sociétés savantes du Midi. 1889-1914.

    Société de géographie (Toulouse). Bulletin de la Société de géographie de Toulouse. 1989-1990.

    Généalogie et histoire de la Caraïbe, Entre Guadeloupe et Toulouse, Bernadette et Philippe Rossignol

    Mousnier Mireille, Viader Roland, Ferrand Guilhem. Le rempart de la coutume. In: Archéologie du Midi médiéval. Tome 25, 2007. pp. 123-133

    Société des études du Comminges, Revue de Comminges. 1902.

     


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