Circuler dans Toulouse au 19ème siècle
Orloff en 1824 écrit à propos de Toulouse : « l’ensemble n’a rien que de confus et de peu flatteur »
Stendhal en 1838 dans son Journal de voyage : « je ne vois rien que de laid et que de grossier »
Stendhal continue sur les pavés en disant « petits pavés gris noir, de la forme d’un rognon de brochette »
Marcher dans Toulouse n’est en effet pas chose aisée. L’asphalte fait une timide apparition en 1839 rue d’Angoulême et rue des marchands mais l’essai n’est pas concluant et en 1847 on polémique encore sur les avantages et les inconvénients de la chose.
En attendant les rues de Toulouse sont sales ; dans les procès-verbaux de l’époque on trouve ainsi « des jets d’urine sur la voie publique », des "dépôts de matière fécale dans les rues », des « jets de tripaille sur la voie publique », l »élevage de porcs à l’intérieur des maisons »
Les urinoirs ne sont pas en reste : en 1838, ils sont tellement sales et puants que le conseil municipal vote « au nom de la décence et de la salubrité publiques » leur suppression
Des tentatives de mise en place d’un service de balayage ont été faites mais cela n’a jamais duré : en 1837 les propriétaires des rues St Rome, des Changes, de la Trinité, des Filatiers, et de Maison-professe (rue des marchands) contribuent « par un abonnement annuel à raison de deux à trois sols chaque dimanche » à assurer le salaire d’une équipe de balayeurs. Mais 5 mois plus tard la motivation commence à baisser et il n’y a bientôt plus personne qui veut payer
Circuler dans les rues de Toulouse à pied est donc une affaire périlleuse ; il est possible toutefois d’utiliser des chaises à porteurs ; elles sont utilisées par la bourgeoisie ou la noblesse pour aller à la messe ou au bal.
Il existait aussi avant 1838 un service public d’une trentaine de chaises à porteurs que l’on trouvait place Saint Etienne
Elles disparaissent en 1838 pour laisser la place aux voitures de place ou fiacres : en effet en janvier 1838, six « Toulousaines » stationnent de 8h du matin à 10h du soir en 6 lieux différents de Toulouse.
En 1844, ce seront 95 fiacres qui sillonneront la ville
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Toulouse connait ses 1ers omnibus en 1862
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En effet le maire de Toulouse Jean Patras de Campaigno (1805-1876) a lancé en 1862 un appel d’offre pour équiper la ville d'un réseau de transport en commun : une seule personne a répondu : Eugène Pons, riche minotier d’Auterive ayant ses bureaux Place Dupuy à Toulouse. Eugène fonde ainsi le Service Général des Omnibus .une convention signé entre lui et le maire concède « … le droit exclusif de faire circuler dans Toulouse les voitures destinées au transport des voyageurs, dites omnibus, (…) et de les faire stationner sur la voie publique… ».
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C’est ainsi que sont ouvertes les trois premières lignes
- Saint-Cyprien-Capitole-Gare,
- Saint-Michel-Capitole-Gare
- Casernes monumentales (Compans-Caffarelli)- Capitole-Gare
Le prix de la course est de 10 centimes contre 1.50 francs de l’heure pour la voiture
De 1863 à 1882, « l'omnibus à impériale » est le seul véhicule assurant les transports en commun à Toulouse.
Eugène Pons décède en 1871 et son fils Firmin lui succède. Celui ci transfère en 1877 le siège et le dépôt sur au bord du cabal du midi sur l'actuelle rue Danielle Casanova (le bâtiment a été rasé depuis et à la place se trouve l'hôtel du département).
Les tramways « Ripert » arrivent en 1882 et les omnibus sont relégués aux transports en banlieue et aux barrières de la ville.
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En effet Firmin Pons va moderniser le réseau en équipant sa flotte de voitures Ripert, du nom du carrossier marseillais qui lança ces voitures à chevaux sans impériale
Les tramways Ripert ne roulent pas encore sur rails, ce sont des véhicules hippomobiles, mieux adapté à la montée et à la descente.
Le 31 juillet 1887 est la journée d'inauguration officielle du tramway hippomobile sur rail
Quinze ans plus tard, en 1902, 118 tramways à chevaux sillonneront Toulouse
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En 1900 Firmin accepte de passer au tramway électrique après moults hésitations et fait une demande en ce sens à la mairie de Toulouse. Pour ce faire, sa société devient la Société Anonyme des Tramways et Omnibus Firmin Pons.
Le 7 mai 1906 trois lignes électriques sont mises en service : le tramway devient électrique
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Sources
https://amtuir.org/03_index_htu_gale.htm Musée des transports urbains de France
Jean Fourcassié : Toulouse, une ville à l’époque romantique
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