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P comme PROPRIETES

18 Juin 2017 , Rédigé par srose

Avant la Révolution, le plan terrier de 1784 fait apparaître en toute logique une prédominance de la propriété noble et bourgeoise.

 

(Un plan terrier est un registre contenant la description des biens, les droits et conditions des personnes, ainsi que les  taxes et redevances et obligations auxquelles elles sont soumises – avant l’établissement du cadastre en 1807, c’est le seul document permettant de connaître les propriétés).

 

Le reste des propriétés étant en fait des tenures (la matrice cadastrale porte la mention « un tel tient dans la juridication de Frouzins ») ; cela signifie que ces « propriétés » appartiennent en fait à un seigneur qui demande en contrepartie de l’utilisation de cette tenure une redevance qui est appelée ici « oublie » et dont le montant semble inchangé depuis le 15ème siècle. En échange les tenanciers ont le droit de louer, vendre, léguer leur bien à leur gré.

 

Les grands domaines d’avant la Révolution dépassent 100 arpents.

Il y a celui de Monsieur de Gaillard avec le château des Demoiselles, un par cet deux métairies de Laubenque et de Vermeil plus la métairie de Lègue et diverses parcelles pour un total de 303 arpents et quelques boisseaux.

Monsieur de Marin, possède le château de Monbel avec son parc, la métairie adjacente et des terres pour un total de 167 arpents et quelques boisseaux plus la métairie de Daydé située dans la commune limitrophe de Plaisance.

La propriété ecclésiastique représentée par l’hôpital St Jacques de Toulouse possède la métairie de Ste Catherine, celle de Laprade sur le chemin de Plaisance et diverses terres pour un total de 1645 arpents.

Ensuite Mme de Ladoux avec le château de la Bourgade et quelques terres possède 50 arpents.

Monsieur Duclos de Paucheville possède 29 arpents. Les Pères Doctrinaires de Toulouse possèdent la métairie de l’Obit avec 45 arpents.

Le sieur Baric possède 60 arpents, Monsieur Descoffres, qualifié d’avocat à Toulouse, possède 11 arpents et 3 pugnérées, Monsieur Filhes possède 14 arpents et 2 pugnérées, chacun des 3 personnages possédant une maison dans le village et un jardin (plus d’un ha pour M Filhes).

Le sieur Gérard Savignol possède une grande maison dans le village et 15 arpents de terre, et sa sœur possède la métairie du Ferratié avec 22 arpents, 3 pugnérées et quelques boisseaux.

Restent 177 domaines de moins de 10 arpents. Un noble, Monsieur de l’Isle possède ainsi 2 pugnérées et 3 boisseaux. Monsieur de Gilède, le curé de Frouzins, possède un jardin et deux vignes le tout pour un arpent et 2 pugnérées.

Une confrérie locale, le Bassin de Notre Dame, possède une terre d’un arpent et demi.

La communauté même de Frouzins possède sa maison communale sur l’emplacement de l’ancienne Mairie plus une autre maison avec un jardin et quatre « vacants » en friche pour plus d’un arpent.

La propriété bourgeoise s’accroît au 19ème siècle.

La propriété ecclésiastique disparaît. Quelques familles paysannes se constituent des domaines de 10ha et plus (métairie de Lègue) mais la majorité des propriétés paysannes ne dépasse pas 2ha.

La Révolution n’aura pas eu un gros impact sur la paysannerie finalement.

 

A noter que l’arpent de Toulouse est divisé en 4 pugnérées comprenant chacune 8 boisseaux.

1 arpent = 56 ares 903

1 pugnérée = 14 ares 225

1 boisseau = 1 are 778

 

P comme PROPRIETES

carte de Frouzins en 1784

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O comme OFFICIER

18 Juin 2017 , Rédigé par srose

Nous avons vu que le château de Montbel appartenait à la veille de la révolution à Monsieur de Marin, ancien intendant du roi à la Guadeloupe.

Je n’ai aucune idée de la façon dont il se retrouva à Frouzins mais j’ai trouvé quelques informations sur lui.

Il s’agit donc de Jacques Michel de Marin, fils de Jacques Marin et de Catherine Elisabeth de Laguarigue de Savigny. Remontons sa généalogie

L’ « ancêtre » se nomme Louis Marin, époux de Catherine Cordeilhe. Ils eurent 6 enfants dont Jacques Marin de la ville de Toulon, époux depuis 1626 de Catherine Gareli.

Le couple eut 13 enfants. L’un d’eux, André, baptisé le 20/01/1644 à Toulon et mort  entre 1716 et 1731 épousa en 1680 à Marseille Lucresse Blanque (Blanca). Il était écrivain de la Marine à Marseille en 1675, écrivain des galères en 1679, écrivain principal des galères en 1697.

Il eut 12 enfants dont Jacques, né le 3 juillet 1782 à Marseille et décédé le 5 avril 1760 à Saint Pierre Fort. Il épousa en 1719 Catherine Elisabeth de Lagarigue de Savigny, fille de Savinien Michel, chevalier de Saint Louis, lieutenant du roi à la Guadeloupe.

Il se rendit en Martinique en 1706 comme secrétaire de l’intendant de Vaucresson, commissaire général des galères à Marseille et intendant des îles d’Amérique. Il devint plus tard commissaire ordonnateur et subdélégué de l’intendance à la Guadeloupe, premier conseiller supérieur des îles du Vent.

Il eut 4 fils : Guillaume Marcel, officier des troupes de la marine, Marin de Saint Philippe, mort à la mer en allant à Sainte Lucie, un autre perdu à la mer dans un bateau du roi lors de l’ouragan de septembre 1756 en passant à Ste Lucie, et notre Jacques Michel de Marin (la particule apparait), seigneur de Montbel.

Celui-ci est né entre 1719 et 1723 en Martinique et il est décédé à Frouzins, à des milliers de km de là, le 28 septembre 1788. Il avait épousé Louise Thérèse Lemercier de Beausoleil en 1750. Elle mourra en avril 1817 à Toulouse au 27 de la rue du Taur à l’âge de 83 ans. Son décès fut déclaré par ses voisins : un cordonnier et un tailleur d’habits.

Jacques Michel était cadet à Rochefort, écrivain ordinaire à la Guadeloupe, commissaire ordinaire de la ,marine au département de Rochefort, chevalier de St Louis.

Il acheta le 14 novembre 1767 le domaine de Monbel à Frouzins à la Dame de Calvel de Ladoux.

Jacques Michel précisera dans son testament daté de 1784 qu’il doit à Madame de Beausoleil son épouse, la somme de 270 000 livres ; il lui lègue en outre tous ses meubles meublants, effets et argenterie et la jouissance de la part d’un de ses héritiers jusqu’à sa majorité.

Il eut en effet 6 enfants :

  • Louise thérèse Jacquette Marin, née le 1er décembre 1753 à Basse Terre et morte le 22 septembre 1758 à Port Louis.
  •  
  • Jacques Michel François Marin dit Yphise, né le 14 mars 1759 à Port Louis et mort le 16 avril 1841 à Frouzins ; mousquetaire du roi dans la 1ère compagnie, gouverneur de la ville de Montesquieu (diocèse de Rieux) en 1768, chevalier de St Louis, officier de Bresse en 1790, conseiller général dans l’arrondissement de Haute Garonne de 1820 à 1829.

Il a épousé le 8 février 1796 à Frouzins Elisabeth Pascale Darboussié. Ils eurent

    • Armand Louis de Marin, capitaine d’infanterie, né à Toulouse en 1797 et mort à Auriac en 1871.
    • Philippine Sophie de Marin, née en 1800 à Toulouse et morte le 4 juin 1866 à Auriac ; elle épousa le 7 octobre 1717 à Frouzins messire Marc Antoine Marcellin de bonnefoy
    • Marcelline Louise Marie Marin née le 26 septembre 1805 à Frouzins
    • Philippe Elisabeth Marin né le 13 octobre 1809 à Frouzins.
    •  
  • Philippe Louis, chevalier de Marin dit Acanthe, chevalier de St Louis, seigneur de Montbel, lieutenant dans les carabiniers en 1790. Il est né le 17 juin 1760 à Port Louis et est mort après 1819. Il vit à Frouzins pendant la Révolution et y est mentionné comme agriculteur ; il habitera ensuite Toulouse, 27 rue du Taur avec sa fille Blanche. Il épousa Marie Lazare Sophie de Marin, une cousine ; il eut Blanche Thérèse Marin née en 1794 à Frouzins et morte des suites de couche le 11 mars 1819 à Toulouse. Elle épousa son oncle suite à une dispense pour mariage en 1815, Michel Louis Marcel de Marin, colonel de cavalerie de 25 ans son aîné.Philippe ou Jacques (manifestement l’un des deux porte le prénom de Aimé) sera maire de Frouzins au début du 19ème siècle.

 

  • Théophile Louis Nicolas Marin, né en 1763 à Port Louis et mort en 1764.

 

  • Pierre Louise Claire Marin, née le 21 avril 1768 à frouzins, au château de Montbel ; elle épousera le 29 septembre 1789 à Frouzins le très haut et très puissant seigneur Marc Antoine Marguerite Bonaventure de Gavarret Rouaix, chevalier seigneur de St léon et Caussidières. Ils eurent
    • Antoinette Pierre Sylvie Louise Céleste de Gavarret Rouaix née en 1790 à Toulouse et morte en 1855 à Roquettes ; elle épousa Jérôme Alexandre Xavier de Thonel d’Orgeix dit chevalier d’Orgeix, chevalier de Charles III d’Espagne ; d’où
      • Elisabeth Philippine qui épousera en 1836 André François Jules de Limairac (1806-1876), commandeur de St Grégoire de Grand et député puis sénateur du Tarn et Garonne
      • Antoine Silvain de Gavarret Rouaix né le 16 octobre 1791 à Frouzins
    •  

 

  • Marie Théophile Marin née le 24 janvier 1770 à Frouzins, morte en 1784 à Toulouse

 

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N comme NOMS de famille

18 Juin 2017 , Rédigé par srose

 

Plusieurs ressources permettent de suivre les mutations des habitants possédant un bien ; il s’agit du Livre Terrier de 1640, celui de 1783 et le cadastre de 1826, des recensements et bien sûr des BMS depuis 1701.

Entre 1640 et 1783 s’est produit un fort renouvellement de la population de Frouzins. En effet sur 86 noms figurant en 1640 , 28 seulement se retrouvent à partir de 1701.

En revanche 103 nouveaux noms apparaissent jusqu’en 1800.

Au XIXème siècle, réapparaissent 10 noms de 1640 et 29 noms du 18ème siècle. En parallèle 59 nouveaux noms arrivent sur Frouzins.

Et enfin 113 noms apparaissent une fois, parfois deux ou trois fois entre 1800 et 1911 sans apparaître en 1913.

 

Au final sur deux siècles une quarantaine de noms stables constitue depuis 1701 un noyau sûr au sein de la population : Pujol, Vidal, Bergougnan, Clamens, Lafforgue, Gaspard, Caussete, Bonet

L’étude de ces noms permet d’avoir une idée de l’origine des porteurs : le plus répandu au 18 et 19ème siècle est  Pujol dont les racines se trouvent en Couserans (canton de Castillon) à l’instar des Vidal.

Les Lafforgue seraient quant à eux originaires du commingeois et les Bergougnan du quercynois.

 

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K comme joKer

13 Juin 2017 , Rédigé par srose

JoKer ....

Je n’ai vraiment pas d’idée avec cette lettre aussi je me permets un petit joKer et vous livre un fait divers tiré du journal La Croix, publication du dimanche 27 et du lundi 28 août 1908 :

« Les ouvriers de Monsieur Dupré, propriétaire du château de Frouzins (c’est dire de Montbel – voir lettre C), ont trouvé noyé dans le vivier un homme d’une soixantaine d’année, pêcheur de grenouilles. On croit qu’il s’appelle Cassagne ; la mort semble être accidentelle ».

 

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L comme LOUISE Claire Rosalie de Gaillard

13 Juin 2017 , Rédigé par srose

Nous avons vu à la lettre J que le seigneur de Frouzins à la veille de la Révolution s’appelait Jean Louis René de Gaillard.

L’une de ses filles, Rosalie ou Louise Claire Rosalie, est née vers 1780 et est morte vers1870 ; elle résidait dans le château dit des Demoiselles à Frouzins et on la connaissait d’ailleurs dans la région toulousaine sous le nom de Mademoiselle de Frouzins.

Un poème fut commandé à son attention à un certain J Niel en 1796 à la demande de l’une de amies ses Madame de Florentin.

Voilà ce qu’il adresse à Mme de Florentin.

 

Brioudes, le 9 ventôse an IV (28 février 1796).

J'étais si honteux, Madame, de n'avoir su faire hier le charmant thème que vous m'aviez prescrit, qu'en arrivant ici j'appelai trois poètes du canton pour traiter le même sujet. Chacun de nous a travaillé de son côté; voici la production de tous les quatre :

 

Production du premier.

Vos ouvrages, Clairon, ont pour nous tant d'attrait

Que, dessiné par vous, l'hiver même nous plaît.

 

Production du deuxième.

L'hiver, Clairon, que vous nous avez peint,

N'est pas si triste; il a le front serein.

De vos seize ans et de vos grâces,

Tel est, Clairon, l'effet certain

Que près de vous l'hiver ne peut avoir de glaces.

 

Production du troisième.

Cet hiver, vu de loin, n'a pas un air transi :

Je le crois bien, des mains de Claire il est sorti.

 

Production du quatrième.

Voulez-vous que l'hiver nous soit représenté

Affreux par ses glaçons et par sa nudité?

Ah! peignés-nous, Clairon, cette contrée

Lorsque Pauline et vous l'aurés quittée !

 

Je vous prie, Madame, de juger laquelle de ces quatre pièces est la moins mauvaise et d'en faire pour moi l'hommage à Mlle de Frouzins.

Veuillez, Madame, agréer les assurances de mon respect et accueillir les voeux que je forme pour que votre voyage soit heureux.

 J. NIEL.

 

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J comme JEAN Louis René de Gaillard

12 Juin 2017 , Rédigé par srose

 

René-Bernard de Gaillard, seigneur de Frouzins, est capitoul en 1744. Sa famille rebâtit le château seigneurial, route de Plaisance, connu aujourd’hui sous le nom de « château des Demoiselles ».

En 1759 Monsieur de Gaillard fait réédifier la chapelle du château qui était tombée en ruine

Il a eu 8 enfants. L’aîné, Jean Louis René, baron de Frouzins, conseiller au Parlement de Toulouse en 1764, né le 23 décembre 1741, succèdera à son père. Ne nous y trompons pas, il réside rarement à Frouzins, préférant sa demeure à Toulouse au 51 rue des Paradoux.

Il épousa en 1776 Mademoiselle Marie Gabrielle Joséphine de Caumels dont il eut 4 enfants : un fils mort prématurément et 3 filles : Rosalie, Claire et Augustine.

En 1789, il assista à l'Assemblée de la noblesse tenue à Toulouse pour l'élection des Députés aux Etats Généraux de la province. Il demeura Conseiller au Parlement jusqu'en 1790.

Mais il sera arrêté et jeté à la prison de la Visitation avec 35 de ses collègues en 1794 et exécuté sur la place de la Révolution le 14 juin 1794.

Informations : ex-conseiller au-ci-devant parlement de Toulouse, âgé de 52 ans, né et domicilié à Toulouse, département de la Haute-Garonne, condamné à mort le 26 prairial an 2, par le tribunal révolutionnaire séant à Paris, comme contre-révolutionnaire en protestant les 25 & 27 septembre 1790 contre les loix émanées de la représent. nationale - Dictionnaire des individus condamné à mort pendant la Révolution

 

Lorsqu’il mourut la liste de ses biens confisqués a été dressée sur le registre des « Biens des condamnés politiques » : :

  • Frouzins Château, métairie de Vermeil et terres : 165 arpents, estimés     61 365 livres
  • Métairie de Laubenque et terres ; 95 arpents, estimés                             31 447 livres
  • Métairie de Lègue et terres : 28 arpents, estimés                                     15 338 livres
  • Métairie de Belloc et terres : 50 arpents, estimés                                     31 400 livres
  • TOTAL                                                                                                 139 550 livres

 

A cela s’ajoute le mobilier de la maison sise 51 rue des Paradoux, estimés 10 050 livres.

 

Sa veuve (qui mourra en 1831 à l’âge de 80 ans) et ses quatre enfants reçurent pour leur subsistance un secours provisoire de 2000 livres. Ce fut jugé insuffisant et elle réclama et obtint un supplément de 4000 livres.

Il semblerait que les biens de Jean Louis René leur furent restitués car en 1808 les Demoiselles Claire, Rosalie et Augustine Gaillard figurent dans les divers papiers comme propriétaires de l’Hôtel rue des Paradoux et du Château de Frouzins qui s’appela d’ailleurs du fait de leur présence château des Demoiselles. Le 5 septembre 1821, Madame de Gaillard obtient de l’évêque de Toulouse, Anne Antoine de Clermont Tonnerre, l’autorisation de conserver la chapelle domestique du château et d’y faire célébrer la messe.

 

Claire de Gaillard épousera Pierre Balthasar de Roques.

Augustine se maria avec Monsieur de la Vallongue.

Rosalie née vers 1780 (de son vrai nom Louise Claire Rosalie) resta célibataire et fut appelée Mademoiselle de Frouzins.

 

Le château fut par la suite vendu à Mademoiselle Joséphine Amiel, épouse de M. F. Dupré, conseiller à la cour de Montpellier dont le nom est gravé sur la plaque de cheminée de la cuisine du rez de chaussée.

 

La famille Gaillard a été inhumée dans le cimetière du village de Frouzins, près du tumulus, du côté de l’entrée.

 

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H comme HABITANTS de Frouzins

11 Juin 2017 , Rédigé par srose

 

Frouzins est un petit village de Haute Garonne, proche de Toulouse, qui en 1895 comptait 549 habitants. D’après l’instituteur de l’époque, Mr Coutié, la population est en baisse car « la classe laborieuse déserte la campagne pour se fixer dans les grands centres comme Toulouse où elle croit vivre plus à l’aise ».

Il y a tout de même 163 feux et douze hameaux habités (centre du village, Cassagneau, Lègue, Laprade, Montbel, Sauveur, Le Ferraté, Lamartine, Paucheville, Lavache, Mailhaux, le château)

Toute la population est catholique nous dit il.

En 1911, la population décline toujours puisque nous en sommes à 421 personnes se décomposant de la sorte :

156 habitants ont déclaré une profession

  • 9 femmes (tailleuse, laitière, couturière, institutrice libre, lingère, chemisière)
  • 112 hommes ont une activité agricole
    • 46 propriétaires exploitants + 4 propriétaires non exploitants dont une personne exerçant la profession de vétérinaire
      • Quelques bourgeois de village qui font travailler leurs biens par un métayer ou un maître valet
    • 1 régisseur
    • 4 métayers
    • 21 maîtres valets
    • 35 cultivateurs
    • 1 propriétaire jardinier
  • 20 artisans (forgerons, meuniers, charpentier, charron, roulier, tonnelier, vigneron, laitier, terrassier, coiffeur, chaisier, boulanger, …)
  • 7 commerçants (épiciers, courtier en vin, limonadier, négociant en fourrage, coquetier, …)
  • 3 cantonniers (préposés à l’entretien du canal de St Martory et de la voierie communale)
  • 1 instituteur
  • 1 receveur buraliste
  • 1 garde champêtre,
  • 2 domestiques (cocher, cuisinière)

 

Les Frouzinois avaient un divertissement de prédilection : le chant.

De 1852 à 1870 existait à Frouzins un orphéon , une sorte de chorale masculine regroupant des chanteurs issus des classes moyennes et populaires.

Mais « l’orgueil des orphéonistes devait blesser l’intelligent et infatigable directeur au point de lui faire chercher et aimer une retraite anticipée ».

 

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G comme St GERMIER

11 Juin 2017 , Rédigé par srose

St Germier est le patron de Frouzins. Ce n’est pourtant pas la seule paroisse à se mettre sous la protection de ce saint.

 

Pour quelle raison ?

 

Au 6ème siècle, St Germain, grand propriétaire terrien, possédait dans le territoire Doz à Ox près de Muret une vaste propriété foncière composée de terres, établissements divers et fermes.

 

Sur ce territoire, traversé par l'antique voie romaine qui conduisait de Toulouse vers le sud, à la ville de Convense, aujourd'hui Saint-Bertrand-de-Comminges, se trouvent les territoires qui dépendent aujourd'hui de Cugnaux, Villeneuve, Frouzins, Seysses-Tholosanes, Muret ….

 

C’est pourquoi plusieurs églises furent placées sous le vocable de St Germier.

 

Celui-ci, nous dit la légende, venant un jour de Cugnaux, marchait sur un chemin longeant le cimetière de Frouzins quand il vit dressé dans le cimetière un tumulus sur lequel un autel votif élévé en l’honneur des dieux mânes. Il se mit donc à prêcher la Bonne Nouvelle pour convertir les païens du lieu. Et un miracle eut lieu : « le miracle des fleurs ». Un laurier desséché reverdit et le tumulus se couvrit de fleurs. Les païens se convertissent alors et le tumulus où eut lieu le miracle fut appelé Montramé (mont des fleurs). Le chemin qu’emprunta St Germier fut appelé chemin de Montramé de St Germier ou encore chemin de St Germier.

 

Saint Germier purifia l’autel et planta sur le tumulus une croix.

 

A sa mort les habitants lui dédièrent l’église du cimetière et le prirent pour patron de la paroisse.

 

Une relique, reconnue comme authentique beaucoup plus tard (en 1839) est conservée et exposée à la vénération des fidèles le 16 mai. Cette date est donc devenue le jour de fête de Saint Germier.

 

La relique en question consistait en un morceau d'os enveloppé d'un ruban de soie verte fixé par un sceau épiscopal, portant l'inscription «Reliquias sancti Germerii », et incrustée dans un reliquaire servant de base à un buste d'évêque dont l’existence est avérée dès 1596.

 

Il semblerait toutefois qu’eu lieu en 1776 la translation des reliques de Saint Germier, lesquelles furent déposées en l’Eglise de Seysses, commune limitrophe de Frouzins.

 

En tout état de cause ce jour du 16 mai était important pour les Frouzinois puisqu’il était notamment choisi de préférence par les habitants comme terme de certains actes si l’on se réfère aux anciens actes notariés. De même ce jour-là deux marguilliers (ou administrateurs temporels, rendaient les comptes.

 

La vénération que les Frouzinois avaient pour leur saint patron les portaient à ajouter à la récitation du Confiteor (prière liturgique destinée à confesser ses fautes) : « Sanct Germé, nostré patroun ».

Tous les ans la fête du 16 mai qui commençait au jour tombant générait une grande affluence vers l’ancienne église « Sainct Germian, bastie au milieu du semantière » à tel point que des commentateurs de l’époque parlaient de pèlerinage (visite canonique de 1732). En effet « aux paroissiens de Frouzins venaient se joindre un grand concours de fidèles, la plupart originaires de l'endroit, touchante preuve de dévotion des aïeux envers leur saint patron Aux vêpres, après le panégyrique du saint, avait lieu la grande procession, présidée par le curé en étole et pluvial, portant à la main une petite croix d'argent dont parle une visite canonique de 1733, assisté du vicaire et des prêtres de Frouzins, des marguilliers des confréries de Saint-Cyr et du Saint-Sacrement revêtus de leurs robes ; enfin du seigneur, du juge, du lieutenant du juge, du procureur juridictionnel, du syndic de la communauté et des trois consuls revêtus de leurs chaperons ou livrées consulaires. On portait à cette procession, en grande pompe, dans un riche pavillon, le buste en bois doré renfermant la relique du saint patron, précédé de sa bannière et en damas cramoysi , toujours disputée par les hommes et les jeunes gens et donnée au plus fort enchérisseur, preuve de l'enthousiasme des paroissiens pour saint Germier »

Cette procession avait en tête le  « réveille » c'est-à-dire « le  marguillier en robe sonnant la clochette » et parcourait le chemin de Montramé, pour rentrer à l'ancienne église paroissiale de Saint-Germier, sur le tumulus témoin du miracle, où en souvenir avait lieu la bénédiction des fleurs.

Puis chacun emportait pieusement les fleurs bénites : certains en jetaient dans les champs pour les préserver des mauvais orages ; beaucoup les conservaient jusques à l'année suivante.

IL est noté que Monsieur de Marin, propriétaire du Château de Monbel à la veille de la Révolution portait à l’occasion de cette procession la croix processionnelle, nu-pieds, pendant tout le parcours de la procession.

 

Aujourd’hui le week end proche du 16 mai est le moment de la fête foraine qui attire elle aussi une foule considérable. Et en parallèle de ces festivités, une procession se déroule toujours à la tombée de la nuit, évoquant les processions d’antan…

 

 

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F comme FROUZINS

11 Juin 2017 , Rédigé par srose

 

En 1779 le conseil de communauté de Frouzins composé des 3 consuls (désignés annuellement par cooptation avec l’assentiment du seigneur) , du lieutenant du juge, du procureur seigneurial et de 5 notables habitants « constituant la partie la plus saine de la ville » décide d’établir un nouveau cadastre, le dernier datant de 1640.

Le géomètre arpenteur arriva 5 ans plus tard, Monsieur Sacareau du village d’Empeaux.

Le nouveau cadastre fut dressé en 1784.

A partir de ce cadastre, que peut-on dire sur Frouzins ?

Le village se situe tout d’abord à 15 km au sud ouest de Toulouse.

Deux ruisseaux l’Aussau au nord ouest et la Saudrune au sud ouest bornent le village.

L’étendue du territoire est à 679 ha, 21a et 31ca (le cadastre révisé de 1949 indique 791ha).

La moitié du territoire était dès le 16ème siècle entièrement mise en culture (voir la lettre V) , l’autre  moitié au nord ouest est couverte de bois et de landes (des défrichements nombreux ne laisseront subsister aujourd’hui que deux petits bois  attenants au château des Demoiselles  et celui de Monbel.

Fin 18ème siècle, le village comptait une centaine de maison en majorité alignée sur la « grand rue » (chemin de Cugnaux à Seysses, lui-même tronçon de l’antique voie de Toulouse à Lugdunum convenarum (Saint Bertrand de Comminge).

F comme FROUZINS

Quelques maisons se trouvent sur le chemin de Roques à Plaisance , perpendiculairement à la Grand Rue

Hors du village, le hameau de Lavaque ( aujourd’hui La Vache) regroupait fin 18ème siècle 5 à 6 maisons sur le chemin de Villeneuve Tolosane (à l’époque Villeneuve de cugnaux) à seysses

Neuf métairies (Le Ferratié, Laubenque, Mailhos, Monbel, Lègue, la Prade, Vermeil, Sauveur et Ste Catherine) sont éparpillées sur le territoire.

F comme FROUZINS

Les maisons de village sont construites en torchis (ou paillebard) avec une charpente en bois pour les maisons à étage, en paillebard brut pour les maisons basses et des cheminées en briques cuites et des tuiles canal.

Un pigeonnier hexagonal porté sur piliers de pierre construit vraisemblablement au 17ème siècle et qui appartient fin 18ème à un certain M Filhes

Trois châteaux (voir article C): La bourgade au centre du village, le plus ancien, Monbel plus excentrés et celui des Demoiselles encore plus excentrées sur la route de Plaisance.

Et enfin l’église que l’on retrouvera à l’article R, commencée en 1522.

 

F comme FROUZINS

carte de 1784

 

 

 

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E comme ECOLE de Frouzins

6 Juin 2017 , Rédigé par srose

Si je me réfère à la monographie de Frouzins écrite en 1885 par l’instituteur du village, une première école laïque dite libre (c’est-à-dire confessionnelle) réservée aux garçons existaient déjà en 1814.

Cinq maîtres se sont succédés de 1814 à 1858.

  • M. Bonnecarrère
  • M. Bonnafous
  • Mme Delause
  • M. Cassé
  • M. Laporte

 

Il ne semble pas que l’instruction dispensée soit au top puisque de l’avis de l’instituteur de 1885 les meilleurs élèves de cet école connaissaient très rarement les quatre opérations fondamentales.

La salle de classe était mal aérée, enfumée et mal éclairée et ne comportait qu’une « mauvaise table et un vieux banc ». Aucune carte, aucun tableau noir.

E comme ECOLE de Frouzins

Par ailleurs le maître ne pouvait se contenter de son métier pour vivre et « devait chercher de quoi vivre en dehors de sa tâche ». En effet il était rémunéré par les parents 1,25f à 1,50 f par mois selon que les élèves apprenaient à lire seulement, ou à lire et à écrire ou enfin « à lire , écrire et compter simultanément ». « Par abonnement annuel ces instituteurs acceptaient quelquefois par chaque élève 50 litres de blé ou de vin ». Et que dire de leur retraite ? Ils n’avaient rien pour vivre à la fin de leur carrière.

En outre la méthode disciplinaire employée tenait plus de la férule et de la verge que de la récompense.

Enfin cette école n’en a que le nom puisqu’il semblerait qu’il s’agisse surtout d’une garderie, « une salle d’asile ».

Et que dire de la motivation à aller à l’école ? Les familles « laissaient très souvent leurs enfants dans la rue, abandonnés à eux même ou bien les employaient aux travaux pénibles de l’agriculture ».

 

En 1859, l’école laïque libre devient l’école laïque publique c’est-à-dire reprise en main par l’Etat. De 1859 à 1885 se succédèrent :

  • M Sarrieu
  • M. Rumeau
  • M. Coffe
  • M. Coutié depuis 1882 et que je suppose être le rédacteur de la monographie de Frouzins

Les matières étudiées sont plus variées : histoire et géographie, sciences physiques, sciences naturelles, instruction morale et civique et maniement des armes.

« Les parents s’habituent à se passer de leurs enfants pour les envoyer plus régulièrement à l’école ». mais la fréquentation reste malgré tout très irrégulière

Les enfants firent des progrès rapides : « tous à peu près lisaient, comptaient, écrivaient ». En 1866, pour aider au progrès des élèves, la mairie acheta une bibliothèque qui compte en 1885 124 volumes mais "le nombre de prêts diminue sensiblement d'année en année"....

La discipline est plus douce (par l’usage de récompense, la salle plus appropriée (« une salle bien aérée, bien lessivée, bien éclairées par 7 ouvertures »), le mobilier scolaire plus convenable (un pupitre pour le maître, 5 tables, une méthode de lecture, 3 cartes géographiques représentant la France, l’Europe, une mappemonde, un tableau de poids et mesures et un tableau noir).

E comme ECOLE de Frouzins

compendium métrique

 

En 1884, tous les « locaux de la maison d’école » furent lessivés par la mairie. Les locaux en question comprennent la mairie, les locaux du maître et la salle d’école.

La mairie acheta cette année-là un compendium métrique, un boulier compteur, une collection de tableaux Dayrolles.

E comme ECOLE de Frouzins

 

Dernière précision de notre instituteur : à partir de 1854 les instituteurs eurent un traitement de l’Etat de  « 600 ou 700 francs et à la fin de leur carrière une retraite qui leur donnait presque un franc par jour ».

A partir de 1875, le traitement annuel est de 1200 francs et la retraite n’est jamais inférieure à 600 francs.

 

Notre instituteur de 1885 déplore toutefois qu'il n'existe aucun préau couvert et que les privés empuantissent l'air autour de la salle de classe.

 

Il précise enfin que "le nouvel enseignement pourrait facilement rendre l'électeur de demain plus éclairé, meilleur patriote et serviteur de plus en plus dévoué aux institutions républicaine que le pays a librement voulu se donner"....

 

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