Journal d'un curé de campagne au 17ème siècle - 14 - Un paroissien pendu
Un paroissien pendu
« Si on pouvait mettre dans un oubli éternel le nommé … (le nom a été raturé et il n’y a aucune indication dans le registre des décès), la postérité ne saurait pas qu’il a été exécuté à mort à St Amand le 4 novembre 1704. Mais sa mort et les larcins qu’il a commis crient si haut qu’on en parlera encore plus d’un siècle. C’était un hypocrite qui dérobait tous les jours et lorsque son curé le corrigeait, il avait de si belles paroles que, si on ne l’avait point connu, il aurait passé pour un saint. Mais trois vaches qu’il avait dérobées, un homme qu’il avait volé dans les bois, etc. l’ont fait connaître à la justice, qui lui a fait son procès et qui l’a condamné à être pendu et étranglé. Il avait femme enceinte et trois autres petits enfants. Comme le larcin ne profite point, il dérobait tout ce qu’il voyait et devenait chaque jour de plus en plus pauvre ».