Eklablog
Editer la page Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Enfermement (suite) : Hôpital général et dépôt de mendicité

16 Juin 2018 , Rédigé par srose

 

Le 27 avril 1656, Louis XIV décrète par lettres patentes la création de l'Hôpital Général de Paris. Cette institution nouvelle se compose de cinq maisons, la Salpétrière, Bicêtre, la Pitié, Scipion et la Savonnerie.

 

H comme Hôpital général et dépôt de mendicité

Cette institution «se donne pour tâche d’empêcher la mendicité et l’oisiveté comme source de tous les désordres».

 

L’article premier de l’arrêt de la Cour du parlement pour l’exécution de l’établissement de l’Hôpital Général annonce que « la Cour […] enjoint à tous les pauvres mendiants valides et invalides, de quelqu’âge qu’ils soient, de l’un et l’autre sexe, de se rendre […] dans la cour de l’hôpital de Notre-Dame de la Pitié […] pour être par les directeurs envoyés et départis aux maisons dépendantes dudit Hôpital Général, auxquelles ils y seront logés, nourris, entretenus, instruits et employés aux ouvrages, manufactures et services dudit hôpital ». Les pauvres mendiants qui ne se seront pas rendus à la Pitié dans les délais prévus y seront amenés de force par les officiers de police. L’article 4 interdit de nouveau la mendicité « à peine du fouet contre les contrevenants, pour la première fois ; pour la seconde, des galères contre les hommes et garçons, et du bannissement contre les femmes et filles ».

 

H comme Hôpital général et dépôt de mendicité

Fronton de l'hôpital général de Douai

 

On l’a vu cette institution précédemment est à la fois une œuvre de charité et une œuvre de stricte police.

 

En tout état de cause l'Hôpital Général est destiné aux pauvres mendiants. Il a une fonction d’assistance et non de soin ; les actes de soin seront réservés à l’hôtel Dieu.

 

l'Hôtel-Dieu est donc tenu de recevoir le malade provenant de l'une des maisons de l'Hôpital Général et de lui administrer les soins et traitements

susceptibles de le rétablir en bonne santé.

 

Les femmes enceintes par exemple sont accueillies dans l'Hôtel-Dieu. Elles y subissent un examen qui détermine si elles se trouvent au terme de leur grossesse.

Dans l'affirmative, elles sont reçues à l'Hôtel-Dieu. Dans le cas contraire, elles sont envoyées à la Maison de Scipion et y attendent le neuvième mois avant d'être acceptées. Après leurs couches elles reviennent à Scipion où leur enfant est mis en crèche et confié éventuellement à une nourrice.

 

Comme on l’a vu précédemment, le fonctionnement de ces lieux se faisait sur la base d’un tri des mendiants : 

Il existe plusieurs « classes » de mendiants. Il y a tout d'abord ceux qui par vice ou fainéantise se livrent sur la voie publique à la quête et sollicitent l'aumône ; ces derniers considérés comme des parias sont tout d'abord exclus de mesures que propose l'Hôpital Général. A l'inverse, ceux que la guerre ou les troubles économiques ont privé de moyens d'existence et qui se trouvent au regard de la société en danger du fait d'une situation qu'ils subissent, ces bons pauvres sont intéressés au premier chef par son établissement. Parmi ceux là, on l’a vu il y a plusieurs type de « bons mendiants », les valides autrement dit les adultes en état de travailler et les autres, enfants ou vieillards mais également les incurables, pourvu que leur mal ne soit pas contagieux

 

H comme Hôpital général et dépôt de mendicité

 

A la veille de la Révolution, on comptait 32 Hôpitaux généraux dans tout le pays.

 

Dans la mesure où il s’agissait d’un lieu de correction et de détention, la nourriture la plus mauvaise et la plus chiche ajoutée à la perte de leur liberté doit faire naître chez eux « le repentir de leur vie passée et la résolution de s’adonner au travail » une fois délivrés.

 

Les détenus seront « instruits, conduits et corrigés dans leurs ouvrages ».

 

Pour récompenser les courageux ceux-ci recevront le 1/6è du produit de leur besogne grâce auquel ils se constitueront un petit pécule.

 

Les dépôts de mendicité vont seconder à partir de 1767 les hôpitaux généraux en détenant eux aussi les mendiants et autres vagabonds.

 

H comme Hôpital général et dépôt de mendicité

Dépôt de mendicité de Villers Cotteret

 

Ils viennent renforcer l’arsenal répressif contre le vagabondage : ils ont en effet un caractère nettement plus répressifs et pénitentiaire que les hôpitaux généraux. En effet s’ils avaient vocation à recueillir les mendiants de la même façon que le faisaient les hôpitaux généraux, 10 ans plus tard ils ne conservent que les plus dangereux , les infirmes et les incapables.

 

En 1773, on compte 58 000 "pensionnaires" dans les dépôts.

 

Mais les mendiants et vagabonds sont toujours bien là malgré tout ce qu'on leur inflige ... L'Empire ne sera pas en reste et décrètera lui aussi la guerre à ces oisifs perpétuels :

Le décret du 5 juillet 1808 « sur l’extirpation de la mendicité » dispose dans son article 1er : « La mendicité sera interdite dans tout le territoire de l’Empire".

L'article 2 nous informe que "les mendiants de chaque département seront arrêtés et conduits dans le dépôt de mendicité dudit département aussitôt que ledit dépôt aura été établi… »

Les articles suivants règlent les formalités et posent les principes d’organisation et d’administration des dépôts.


L’article 274 du Code pénal quant à lui précise que  « Toute personne qui aura été trouvée mendiant dans un lieu pour lequel il existera un établissement public organisé afin d’obvier à la mendicité, sera punie de trois à six mois d’emprisonnement et sera, après l’expiration de sa peine, conduite au dépôt de mendicité. »


L’article 275 précise : « Dans les lieux où il n’existe point encore de tels établissements, les mendiants d’habitude valides seront punis d’un mois à trois mois d’emprisonnement. S’ils sont arrêtés hors du canton de leur résidence, ils seront punis d’un emprisonnement de six mois à deux ans… »

 

Voir aussi l'article suivant sur les dépôts de mendicité

 

Sources

Les dépôts de mendicité sous l’Ancien Régime et les débuts de l’assistance publique aux malades mentaux (1764-1790) de Christine Peny

Les dépôts de mendicité sous l’Ancien Régime et les débuts de l’assistance publique aux malades mentaux (1764-1790) de Christine Peny

Le dépôt de mendicité de Toulouse (1811-1818) de David Higgs

L'Hôpital Général de Paris. Institution d'assistance, de police, ou de soins ? de Nicolas Sainte Fare Garnot

Mendier sa vie au XVIIIe siècle : de la résignation à la révolte (Amiens, 1764-1789) de Charles Engrand

Les travaux publics comme ressource : les ateliers de charité dans les dernières décennies du xviiie siècle de Anne Conchon

Les secours aux indigents : un droit ou une faveur de Dominique Godineau,

Quand la pauvreté était un crime de Françoise Froelhy

Le délit de vagabondage au 18ème siècle de Catherine Grand

 

 

 

Lire la suite

W comme WAR

2 Juillet 2017 , Rédigé par srose

W comme WAR

 

Frouzins compte 20 Frouzinois morts lors de la première guerre mondiale

Je vous invite à aller sur cette page pour en savoir plus sur chacun d’eux 

Je suis en train de faire des recherches sur chacun d’eux et j’espère terminer en fin d’année pour pouvoir éditer un petit livret pour les petits Frouzinois des écoles de mon village …

 

 

Lire la suite

Z comme ZUT j'ai oublé de citer mes sources !

2 Juillet 2017 , Rédigé par srose

 

J’ai réuni plusieurs sources pour rédiger mes articles

 

Voici les principales :

 

Revue de Comminges, Société des études du Comminges, Julien Sacaze, 1903

http://www.frouzins.info/

Une communauté rurale à la veille de la Révolution : Frouzins, d’après le cadastre de 1784, Jean Coppolani

Les Huguenots en Comminges, documents inédits 1900

Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle / par C. d'E.-A. [Chaix d'Est-Ange]

Société des études du Comminges, Revue de Comminges,  1983/01-1983/03.

Mémoires de l'Académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse (1901)

Revue des Pyrénées et de la France méridionale : organe de l'Association pyrénéenne et de l'Union des sociétés savantes du Midi. 1889-1914.

Société de géographie (Toulouse). Bulletin de la Société de géographie de Toulouse. 1989-1990.

Généalogie et histoire de la Caraïbe, Entre Guadeloupe et Toulouse, Bernadette et Philippe Rossignol

Mousnier Mireille, Viader Roland, Ferrand Guilhem. Le rempart de la coutume. In: Archéologie du Midi médiéval. Tome 25, 2007. pp. 123-133

Société des études du Comminges, Revue de Comminges. 1902.

 

Lire la suite

V comme VIGNES, terres labourables, …

25 Juin 2017 , Rédigé par srose

La matrice cadastrale de 1784 de Frouzins distingue six modes d'utilisation du sol : Terres (labourables), Vignes, Prés, Bois, Jardins et Patus (ou cours), ces deux derniers souvent cadastrés avec la maison qu'ils accompagnent. 

V comme VIGNES, terres labourables, …

Clergé, noblesse et bourgeoisie détiennent plus des quatre cinquièmes des terres labourables, ainsi que la totalité des prés et des bois. Mais les paysans ont un peu plus de la moitié des vignes. 

V comme VIGNES, terres labourables, …

 arpents, pugnérées, boisseaux : voir ici

Frouzins dispose d’un canal d’irrigation mais a peu de prairies. En 1895, sont cultivés le froment, la vigne, le sainfoin, des légumes, des pommes de terre et de l’avoine.

 

En 1884 la récolte moyenne est de 2 695 hectolitres de froment, 12 360 hectolitres de vin, 300 hectolitres de légumes, 300 hectolitres de pommes de terre, 500 hectolitres d’avoine, 3500 quintaux métriques de sainfoin.

  

Les Frouzinois sont ainsi essentiellement  producteurs de céréales.

Les grands et moyens propriétaires confient en général le travail à un ou plusieurs métayers ou maîtres-valets. Pour les périodes de travail intense, ils font appel au renfort de travailleurs temporaires, des brassiers, estivandiers ou solatiers.

Cette main-d'oeuvre permanente ou temporaire est fournie par les petits paysans, à qui leur lopin de terre n'assure pas la subsistance. Ils sont payés en nature et principalement en grains qui leur permet de confectionner leur pain et la nourriture de quelques animaux de basse-cour, volaille et cochon.

 

La vigne en 1895 occupe les 5/7ème de la surface; le vin produit est peu alcoolique.

Mais le phylloxera est apparu en 1883 et s’étend déjà 10 plus tard à 4 ha de vignes.

La disparition des vignes sera difficile à vivre car la vigne, pour les habitants sans grandes ressources, représente une source de revenu monétaire qui permet de payer ce que le paysan ne produit pas : habillement, mobilier parfois, et aussi l'impôt.

 

En 1895 on utilise aux travaux des champs : le bœuf, le cheval, le mulet et la jument.

On compte 190 animaux domestiques cette année là dont 60 bœufs, un cheval entier, 42 chevaux hongres, 37 juments, 22 mulets et 8 mules.

 

 

 

Lire la suite

Y comme moYens de communication

25 Juin 2017 , Rédigé par srose

En 1895 Frouzins n’a ni télégraphe ni bureau de poste. Un facteur rural venant de Muret dessert le village en apportant chaque jour entre 9h et 10h du matin le courrier.

S’agissant des voies de communication, elles sont dans un parfait état d’entretien à cette époque. « Le chemin d’intérêt commun n°23 de Toulouse à Aurignac est à 400 mètres au levant du village ». Une diligence s’y trouve, toujours à disposition des voyageurs ayant besoin d’aller à Toulouse ou à Muret.

Il semble que cette voiture soit régulièrement de passage chaque matin à 8 heures pour toulouse et chaque soir à 5 heures pour Muret et le Lherm.

Lire la suite

X comme eXcès des gens de guerre

25 Juin 2017 , Rédigé par srose

 

La date n’est pas connue mais les faits semblent dater de la fin du 16ème siècle. Suite à une épidémie de peste qui s’est abattue sur Frouzins, les habitats du village se sont endettés pour soigner les malades.

Mais ne pouvant payer ils furent assignés par leurs créanciers et ils furent condamnés à payer.

Or dans une supplique adressée « aux gens des Trois Etats », les Frouzinois déclarent être ruinés du fait des impositions du marquis de Villars, gouverneur de Guyenne nécessaire à l’entretien de son armée. Les habitants ont dû fournir du blé, de l’avoine, du vin, des moutons et des charrettes. A cela s’ajoute la perte d’un cheval qui fut tué plus les frais d’un gendarme blessé lors d’une visite de nuit avec pertes de chevaux et de charrettes, frais d’un charretier blessé par arquebuse, et entretien de 300 chevaux. L’armée resta 8 jours sur place et la présence des soldats s’accompagna de pillage sur Frouzins et aux alentours. Ils demandent donc à être remboursés pour les préjudices subis et demandent également semble t-il à ne pas payer du moins de suite ce à quoi ils ont été condamnés.

« A cauze de quoy, Mrs, les pauvres suppliants vous supplient très humblement avoir pitié et compassion d'eux et de leur misérable vie, et ce faysant plerra à vos bénignes grâces ordonner, attendu les faicts susdits, qu'ils sont ruynés de tout en tout, et que presque ils n'ont moyen de se substanter le coeur d'un morceau de pain, à cause que par le moyen des pilliages et batementz ils sont destitues de tous moyens, qu'ils seront rembources de tous lesdist frais, lesquels on pourra mettre sur tout le pays, et ils en bailleront au vray le rolle et aquits et quictes, ou tout le moins partie d'iceulx, ou bien, en tout évènement, qu'ils n'en paieront aulcuns quels que soient jusques à ce que les fruits, qu'il plaise à Dieu garder, soient recullis, afïn de subvenir aux affaires du pays, le proffit duquel ils désirent aultant que pour eulx mesmes, et s'assurants de vostre bonne justice, prieront Dieu qu'il vous doinct ce que désirés, d'un si bon coeur, qu'ils demeurent à jamais voz fideles serviteurs »

 

Lire la suite

U comme US et coutumes

25 Juin 2017 , Rédigé par srose

 

Fragment de la coutume de Frouzins - ci dessous le "rituel" à suivre par le seigneur de Frouzins pour prendre pleinement possession de sa seigneurie.

 

Antoine Inardi, seigneur de Frouzins , prend sa charge en 1472.

Pour prendre possession de la seigneurie, il devait obtenir le serment de fidélité des consuls et des habitants. Mais ce serment n’intervenait qu’après la lecture de l’ancienne coutume et la notification au seigneur des privilèges des « manants ». S’il promet d’être bon seigneur et de respecter ces privilèges les habitants lui juraient alors fidélité.

 

« S'ensuivent les Usages et Coutumes observés de toute antiquité dans le lieu de Frouzins par les Seigneur. Consuls et Habitants d'icelui.

 

Premièrement il est usité et accoutumé dans ledit lieu de Frouzins qu'à l'avènement de chaque nouveau Seigneur et avant que l'on soit tenu de le prendre et reconnaître pour tel, il doit jurer aux Consuls et habitants qui sont et seront, de tenir, observer et garder les Coutumes, Usages et Privilèges observés de tout temps dans ledit lieu.

 

Item que ledit Seigneur donnera aide et secours aux habitants en leurs affaires, comme en ses affaires personnelles, de tout son pouvoir, et qu'il leur sera bon et fidèle.

 

Item il est usité et accoutumé que les habitants de Frouzins doivent payer une moitié des oublies le jour de Notre-Dame d'Août, et l'autre moitié le jour de Notre-Dame de Septembre qui suit. Ils ne les paient pas le jour qu'ils doivent payer les droits pour la justice ainsi qu’il est marqué dans les Livres, anciens Documents et Livres de paiements, et le Seigneur doit venir lever les oublies audit lieu, les jours ci-dessus fixés.

 

Item il est usité et accoutumé que les tenanciers et habitants dudit lieu sont obligés de payer comme il a été dit les oublies mais seulement en la forme et manière exprimée dans les Documents et Anciens Livres.

 

Item il est usité et accoutume que le Seigneur ne doit pas mettre de garde dans la forêt du bétail, ni aux pâturages, ni les paysans non plus.

 

Item il est usité et accoutumé dans ledit lieu que les Consuls dudit lieu, par une habitude ancienne et non interrompue, exercent la juridiction haute, moyenne et basse, et sont juges dans les causes civiles et criminelles : cet exercice leur appartient comme étant juges à la place du Seigneur, et l'institution des Assesseurs et du Notaire ordinaire dudit lieu ainsi que leur destitution quand elle leur parait opportune appartiennent purement et simplement aux Consuls.

 

Item il est usité et accoutumé que les plaintes en justice appartiennent au Seigneur ainsi que les condamnations, et la plainte monte à cinq blancs, et nul ne peut la faire à moins que la dette n'excède la plainte et pour motif juste et connu desdit Consuls.

 

Item il est usité et accoutumé que toutes sortes de justices appartiennent aux Consuls, par exemple : amendes sur les bestiaux tant de nuit que de jour et pour le voisinage, et le jugement de ces faits revient aux Consuls ; institution de garde ou messeguier et sa destitution quand les Consuls jugeront à propos de s'en défaire, capture du bétail trouvé et amende ainsi qu'il a été dit. Enfin les Consuls, à l'exclusion du Seigneur, reçoivent le serment du messeguier.

 

Item il est usité et accoutumé que lorsque les Consuls sont à l'expiration de leur année, de concert avec les Consuls de l'année précédente ils ont le droit et le devoir de choisir les Consuls qui exerceront et administreront durant l'année suivante : le Seigneur ou son délégué doit recevoir leur serment dès que les candidats présentés sont reconnus suffisants.

 

Item il est usité et accoutumé que la forge appartient aux Consuls et à la Communauté de Frouzins franche et libre de toute redevance d'oublies et d'autre charge, quel que soit l'endroit où ladite forge se trouve placée, ou dans le Fort ou en dehors, sans préjudice du Seigneur s'il avait pour d'autres raisons, en ce même lieu, droit d'oublies.

 

Item il est usité et accoutumé que le chemin de ronde [Le cossier est le chemin de ronde du village, nécessaire au service des remparts et qui doit toujours rester libre pour le service de la place] est accessible à tous les habitants. Ceux-ci peuvent passer au-dessus et à l'entour des murailles soit la nuit, soit le jour, en temps de guerre et en temps de paix. La porte en doit rester ouverte afin que l'on puisse passer et repasser tout autour.

 

Item il est usité et accoutumé que tous les biens communaux de Frouzins et des alentours sont communs et demeurent disponibles aux habitants dudit lieu pour la dépaissance et pour l'usage qu'ils voudront en faire, à savoir : un pré appelé le pré de la Fome, le prè de Napioula, le Trépadou, la Barthe et ses dépendances, [?], le pré d'en Gémol, le [ ?] des Armelas ».

 

Dès que la lecture des Coutumes est achevée, Antoine Inardi. à genoux, tête nue et les mains posées sur le Missel, [ ?] et la Croix, prononça son serment. Les Consuls et les habitants jurent à leur tour observant un cérémonial identique.

Enfin le nouveau Seigneur de Frouzins prend ostensiblement possession du lieu en touchant le verrou de la porte principale du village et en entrant dans la maison commune.

 

 

 

Lire la suite

T comme TAMBOUR afficheur et autres employés municipaux

25 Juin 2017 , Rédigé par srose

Fin du 19ème siècle, il y a à Frouzins cinq employés municipaux : l’instructeur militaire, le secrétaire de mairie, le tambour afficheur, le garde champêtre et le monteur de l’horloge.

Le tambour afficheur est une sorte de crieur public chargé de d’annoncer à la population et au son du tambour les nouvelles importantes, les activités à venir. Il collait également les affiches municipales sur les panneaux réservés à cet effet.

T comme TAMBOUR afficheur et autres employés municipaux

Le 12 juin 1896 lors des délibérations municipales de Frouzins, on apprend que le tambour afficheur actuel touche 80 francs annuels pour creuser les fosses au cimetière (il a donc cette tâche supplémentaire)  ; il demande 150 francs. 80 francs est peut-être trop bas mais 150 francs est trop élevé d’après les délibérations. Le Conseil municipal va donc chercher un autre tambour afficheur fossoyeur

Quant au garde champêtre, Joseph Pujol, il semble, toujours d’après les délibérations du 12 juin 1896, qu’il ait commis de nombreuses irrégularités et incorrections dans son service ; il est donc suspendu de ses fonctions pendant un mois.

Dominique Coussergue le remplace au vu de son honorabilité de ses anciens services dans l’armée.

Finalement il semblerait qu’au vu de l’hostilité active du sieur Pujol à l’égard de la municipalité et du fait qu’il passe son temps à s’occuper de ses bêtes et travaux sur sa propriété au lieu de travailler, il soit relevé définitivement de ses fonctions.

 

 

 

Lire la suite

I comme INDIGENT

24 Juin 2017 , Rédigé par srose

L’idée est ici de compléter les articles (ici, ,) que j’avais rédigé sur cette thématique par ce que j’ai trouvé dans les archives municipales de Frouzins. Je n’ai pas tout dépouillé mais voici quelques informations, en vrac, que j’ai trouvées.

En 1917 Jean Bruzaut et Jean Gaspard bénéficieront de l’assistance aux vieillards car « ils ont un âge très avancé et en ces temps de vie chère, n’ont pas les ressources suffisantes pour faire face aux exigences de la vie »

En 1897 : 47 personnes bénéficient de l’assistance médicale gratuite  + deux nouvelles personnes : les époux Rey

Février 1899 : « Monsieur le Maire soumet au Conseil la liste des jeunes gens ne paraissant point passible de la taxe militaire pour cause d’indigence et comprenant deux jeunes gens : Gilabert François et Lacoste Célestin. Le Conseil reconnaissant que les familles des deux jeunes gens sont tout à fait indigentes est d’avis de les exempter de la taxe militaire. »

En 1901, 19 personnes bénéficient du secours médical

15/10/1903 : « Monsieur le Maire expose qu’une nommée Dufaut Caroline épouse de Gaston Paul, cultivateur à Frouzins, actuellement sans ouvrage et dépourvu de ressources s’est accouchée le 10 octobre courant d’un enfant de sexe féminin qu’elle allaite actuellement et que ce jeune ménage ne peut que péniblement faire face à son entretien. Cette famille se trouvant dans l’impossibilité absolue de s’acquitter des honoraires de la sage femme de Seysses qui a procédé à l’accouchement de l’épouse Gaston, le conseil admet cette dernière à l’assistance médicale gratuite et décide de faire acquitter les honoraires qui s’élèvent à20 francs sur les fonds départementaux de l’assistance médicale ».

I comme INDIGENT

 

Lire la suite

S comme SUETTE

24 Juin 2017 , Rédigé par srose

La suette sévit à Frouzins en 1782 d’après les dires de Monsieur de Gilède-Pressac, curé de Frouzins.

Il s’agit d’une « maladie contagieuse qui affligea grande partie du royaume. Il mourut beaucoup de monde et aux environs de notre paroisse ».

« L'on fut obligé d'approuver tous les prêtres de la ville pour confesser. Les prêtres des paroisses n'étaient occupés que de porter le Viatique et l'Extrème-Onction. A peine étaient-ils sortis d'une maison que l'on les conduisait chez les autres malades. Comme l'on n'avait jamais connu une telle maladie et que l'on ne connaissait point les remèdes qu'il fallait y appliquer, c'est ce qui fut cause d'une si grande mortalité ».

« On suait beaucoup et l'on croyait devoir se tenir en couvert. On défendait même de prendre l'air, de sorte qu'à force de sueurs et de chaud l'on s'étouffait. L'on prenait même la précaution de coudre les draps du lit pour ne point prendre l'air. — Cette maladie cessa quand on connut l'abus de tant de précautions et lorsqu'on ordonna aux malades de se faire saigner et de purifier l'air de la chambre. Pour lors la maladie cessa. La peur qui avait saisi les esprits fit mourir beaucoup de monde ».

 

Le curé de St Germier de Muret, où la suette s’est également abattu a catégorisé la suette en 3 classes :

« La première était supportable et n'empêchait pas autrement d'agir.

La deuxième fixait au lit, la tête variait et il y avait du danger les trois et quatre premiers jours.

La troisième enlevait le malade dans deux ou trois jours : le transport était formé souvent dans vingt-quatre heures et au moment qu'on s'y attendait le moins ».

 

Le curé de St Germier nous précise que « ceux qui en échapèrent furent près de six mois à se remettre : on les seigna et au bras et au pied ».

La peur dû être grande car le curé de St Germier précise qu’  « on ne sonna plus les cloches, ni on ne chantait pas dans les obsèques, ni on n'entrait pas les cadavres dans les églises. Jamais on ne vit ni plus de piété, ni religion dans tous les états et les âges. Tous se firent un devoir de se confesser; on n'entendit plus raisonner les philosophes, on se confessait presque publiquement et tout prêtre fut approuvé [pour entendre les confessions] ».

Un sieur de Mongeard (dans le Lauragais), Monsieur Durand de Nougarède, est plus prolixe quant aux méthodes de soins utilisées par le médecin du lieu pour lutter contre la suette cette même année :

« Notre médecin a été assez heureux dans toutes ces cures Voici comme il agit : si la maladie commence par des douleurs à la teste, il fait appliquer les vésicatoires aux jambes. Il apaise les mouvements d'estomac qui fatiguent le malade par une cuillère d'huile de Provence mêlée avec une égale quantité de suc de limon ou de bon vinaigre. La boisson qu'il donne est de fleurs de mauve ou d'orge un peu échauffée, peu de bouillon. Les sueurs soutenues par cette diète sont bientôt suivies de boutons qui se dessèchent au septième jour de la maladie. On acidule la tisane par quelques goûtes de bon vinaigre. Si la maladie se présente sous un caractère de bénignité, on laisse le malade aux soins de la nature, secondée par un régime adoucissant ».

Lire la suite
1 2 3 > >>