Les épidémies et diverses autres calamités (1)
Quelques catastrophes au début du XVIIème siècle :
1600-1601 - Hiver très rigoureux en Belgique
1602 - Tremblement de terre en Belgique et aux Pays-Bas
1602 - La peste à Enghien
1602 à 1604 - La peste à Lille, Douai, Orchies
1603 - La peste à Bruxelles et Gand
1603 à 1605 - La peste sévit durant 3 ans à Anvers
1604 - 1605 - Epidémie de peste à Saint-Omer et dans le Luxembourg
1606 - Chasse aux sorcières, nombreuses exécutions - Un enfant sur deux est mis à mort
1606 - En mars, ouragan près de Liège
1607 - 1608 Hiver très rigoureux
1609 Guerres - Inondations importantes dans le Tournaisis
1613 Invasion de sauterelles en Belgique
1615 - 1617 Sécheresse, famine, épidémie de peste à Lessines, Ath, Mons et Liège
1617 - 1618 La peste à Anvers, Enghien, Lille, Douai (7000 victimes)
La naissance au fil des siècles ...
Quelques chiffres
Mortalité en couches
le taux de mortalité maternelle représente le nombre de décès liés à la maternité (complication de la grossesse, accouchements et complications)
- 1947/1948 = 85.5 décès pour 100 000 naissances
- 1957/1958 = 56.3 décès pour 100 000 naissances
- 1967/1968 = 30.5 décès pour 100 000 naissances
- 1975/1977 = 16.3 décès pour 100 000 naissances soit 0.163 décès pour 1000 naissances
... contre 1700/1829 = 11.5 décès pour 1000 naissances
Jusque vers 1730, la césarienne est considérée comme un meurtre. Elle est interdite sur les femmes vivantes. On laisse donc mourir la mère puis dans la minute, le foetus ets sorti pour être baptisé vivant.
Après 1730, la césarienne est autorisée mais la mère meurt dans 80% des cas.
À noter toutefois que la césarienne est "au point" au 16ème siècle :
La première opération connue et réussie sur une femme vivante date de l'an 1500. Cette année-là, Jacques Nuffer, un castreur de porcs Suisse qui, voyant sa femme sur le point de mourir en travail, demande aux magistrats la permission de lui fendre le ventre. Il réussit parfaitement son exploit, puisque son épouse eut plusieurs autres enfants par la suite, tandis que son fils vécut 83 ans.
Par ailleurs, à Avignon, en 1581, le Français François Rousset décrit l'intervention de la césarienne dans son traité Enfantement césarien. Il précisait notamment comment il fallait procéder:
- la vidange de la vessie avant l’opération;
- l’incision paramédiane droite ou gauche;
- l’utilisation de deux types de bistouris: l’un rasoir à pointe, l’autre rasoir à bouton «pour ne pas blesser le bébé»;
- pas de suture de l’utérus qui se resserre de lui-même;
- drainage de l’utérus par la mise en place d’un pessaire en cire.
- fermeture de la paroi abdominale
Mais même encore au 19ème siècle, la suture de l’hystérotomie, seule capable de juguler l’hémorragie, est considérée dangereuse se compliquant d’infection et empêchant un bon drainage. Aucun manuel d’obstétrique ne conseille d’administrer aux patientes un calmant ou un narcotique. Les médecins refusent de suturer la paroi de l’utérus, laissant une plaie interne béante par laquelle les écoulements utérins pénètrent directement dans la cavité abdominale. Les femmes succombaient à une hémorragie ou à une septicémie, les médecins passant directement de la salle d’autopsie à la salle d’accouchement
En 1878, un médecin milanais, Edoardo Porro, fait progresser l'intervention en y ajoutant des mesures d'hygiène, soit la désinfection des mains du médecin et le nettoyage des plaies au champagne ou au laudanum. Il pratique également une hystérectomie partielle sur la mère. Ces aménagements engendrent une baisse des mortalités maternelles et fœtales (qui atteignent respectivement 25% et 22%).
Baptême
Le baptême est primordial pour éviter que le bébé erre dans les limbes, plus important même que sa vie.
Mortalité infantile
Elle est de 25% au XVIIIème siècle avant le 1er anniversaire à 20% en 1815 et 3 % en 1913.
Le taux passe à 90% chez les enfants abandonnés ou mis en nourrice.
Voir aussi l'article "l'accouchement .. avant"
Sources
La mortalité maternelle en France au XVIIIè siècle par Jacques Houdaille et Hector Guttierez
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1983_num_38_6_17819
La religion au XVIIIème siècle
L'église et son cimetière au Moyen Age sont au centre du village.
On trouve de temps en temps dans l'enceinte du cimetière des troupeaux qui y paissent; des manifestations peuvent y avoir lieu (marchés, foires ...)
Ce n'est réellement qu'au XVIIème siècle que des murs seront construits autour des cimetières pour délimiter l'espace sacré su profane et que des édits vont interdire toute activité.
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A partir de 1760, la présence des cimetières dans les villes est contestée. et en 1776 une décision royale impose l'implantation des cimetières en dehors de l'agglomération et interdit les sépultures dans les églises sauf pour quelques privilégiés.
A lire aussi à ce sujet ICI
Le catéchisme se généralise à partir de 1670 (pour contrer notamment les idées protestantes). La multiplication des écoles paroissiales où l'on apprend à lire, écrire et compter favorise la christianisation même si bcp de enfants issus des milieux défavorisés ne fréquentent pas ces écoles.
C'est à cette époque que l'église pose un discours moralisateur et culpabilise la sexualité et tout ce qui touche au corps.
Les paroissiens doivent participer à la vie religieuse imposée par l'Eglise sous peine d'être excommuniés :
- la messe : ne pas y assister est un pêché mortel; la messe est dite en latin; le curé peut autoriser une seule personne de la famille à y assister (les autres membres s'occupant des bêtes par ex)
- le carême : 40 j de réflexion , recueillement, privation (absence de viande, d'oeufs, pas de mariage ni de relations conjugales) en souvenir du jeûne de Jésus dans le désert avant son entrée dans la vie publique
- période de l'Avent qui précède Noël : abstinence lundi, mercredi et vendredi
Divers rites sont essentiels dans la vie de nos ancêtres :
- le baptême : essentiel car sinon l'enfant erre dans les limbes; permet d'effacer le péché originel et l'impureté lié à l'accouchement - Voir aussi cet article ICI et ICI
- les rites de relevailles : les femmes sont réputées impures après l'accouchement et doivent garder le lit 40j puis se rendre sur le parvis de l'église avec une matrone pour être bénie par le prêtre et pouvoir ensuite entrer dans l'église - Voir aussi pour plus d'explications cet article sur https://schola-sainte-cecile.com/2015/02/02/benediction-des-relevailles/
- le mariage : les parents au 4ème degré canonique ne peuvent se marier (sauf dispense); les célébrations ne peuvent avoir lieu pdt le carême, la pentecôte, la toussaint, l'avent:; le vendredi est évité ainsi que le dimanche
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Les personnes décédées après avoir refusés les saints sacrements, les suicidés les non catholiques seront enterrées à l'écart du cimetière
La chasse aux sorcières : de 1580 à 1682; chasse aux sorcières 4 à 5 000 personnes mourront sur le bucher
L'époque est très superstitieuse (le mariage le jeudi peut entrainer un marié cocu, les catastrophes naturelles sont des punitions divines, la buche de Noel doit bruler 3 ou 9 j pour assurer de la chance à la maisonnée et les cendres serviront à faire des remèdes, purifier l'eau du puit ...
l'église condamne ces superstitions et réglemente les fêtes et les processions
Au XVIII les comportements changent : contrôle des naissance dans les milieux aristocrates et bourgeois puis en milieu urbain
Les enfants illégitimes augmentent (plus d'abandons et plus de conceptions prénuptiales);le nombre de demandes de prières pour le salut de l'âme baissent.
Le service militaire
Jusqu'à la fin du 18 ieme l'armée était principalement une armée de métier entretenue par le roi grâce à l'impôt. Le soldat était donc principalement un professionnel qui touchait une solde, même si le recours à la réquisition pouvait avoir lieu selon les besoins.
En 1798 le général Jourdan instaura le service militaire obligatoire, ce que l'on appela la "conscription" : "Tout Français est Soldat et se doit à la défense de la Patrie",
- Inscription et conscription sur les tableaux de recrutement pour les hommes de 20 ans révolus
- Service militaire obligatoire de 5 ans pour les hommes de 20 ans révolus à 25 ans.
- Création des classes, tous les français nés la même année formaient une classe
Les conscrits étaient tirés au sort. Il existait un moyen d'y échapper : l'argent. Les plus nantis pouvaient payer un autre pour prendre leur place, au prix d'une somme rondelette pour l'époque.
la loi de 1802 instaure le tirage au sort désignant ceux qui partaient sous les drapeaux et le remplacement qui permettaient à ceux d'échapper à la conscription en achetant un homme. Elle permet à ceux qui en ont les moyens d'acheter un remplaçant pour leur fils. Loi favorable "aux riches" mais c'était une occasion inespérée pour d'autres de gagner de l'argent qu'il n'auraient pas pu gagner autrement, dans le contexte économique difficile de l'époque.
Devant la pression populaire, la conscription est supprimée en 1815 mais sera rétablie trois ans plus tard!
le 10 mars 1818 : Loi Gouvion-Saint Cyr revient donc sur la loi de 1814, en y ajoutant des éléments :
-
- Conscription limité par tirage au sort.
- Durée de 6 ans dans l'infanterie
- Durée de 8 ans dans les autres armes
- Durée de suivi (vétérans) : 6 ans en service territorial, le remplacement reste une possibilité d'échapper au service
La loi Neil du 1er février 1868 ramène la durée du service à 5 ans dans l'armée active et 4 dans l'armée de réserve.
La loi Cissey du 27 juillet 1872 rend obligatoire le service militaire pour tous les hommes. Durée fixée 5 ans d’armée d’active, puis 4 ans en réserve et 11 ans en territoriale. Système de tirage au sort : mauvais numéros : 4 ans de service / bons numéros : 6 mois à un an. Etablissement des registres matricules départementaux. Service volontaire d’un an pour les bacheliers. Nombreuses exemptions : soutiens de famille, ecclésiastiques, enseignants
Le 15 juillet 1889, la loi Freycinet ou "loi des Trois Ans" stipule que "l'obligation du service est égale pour tous". Durée de service : 3 ans en active, plus 7 ans en réserve et 15 ans en territoriale. Tirage au sort : pouvant ramener le service actif à 1 an. Une grand partie des exemptions sont supprimées (séminariste, enseignants...). Les exemptés peuvent être affectés à des services auxiliaires (construction de voies de chemins de fer, manutention, état-major…). Volontariat d’un an supprimé. Conscription dans les colonies (dites les "quatre vieilles" : Antilles, Guyane, La Réunion et les "quatre communes du Sénégal.
Le 21 mars 1905, l la loi André ou Loi Berteaux impose le service personnel égal et obligatoire. Fin du tirage au sort. Durée fixée : à 2 ans, plus 11 ans en réserve et 15 en territoriale. Seuls des motifs physiologiques (taille, infirmité…) ou de santé permettent une exemption. Un sursis sans dispense peut être accordé à certaines catégories sociales (apprentis, étudiants, agriculteurs pour travaux saisonniers). Compensation financière accordée aux familles dont le soutien est sous les drapeaux.
Le 7 août 1913, la durée du service est augmentée de 2 à 3 ans pour faire face aux classes allemandes beaucoup plus nombreuses que les françaises. L’armée d’active passe à 880 000 hommes. La loi permet aussi de créer 10 régiments d'infanterie supplémentaires. Durée de service : 3 ans. 85 % des jeunes portent l'uniforme
En 1928, le service revient à 1 ans pour finir finalement à 10 mois dans sa version moderne
Recensement militaire (dossier matricule)
A partir de 1800, le recensement est effectué dans l'année qui suit la 20ème année de l'individu. Pour connaître la classe de votre ancêtre, il suffit d'ajouter 20 ans à l'année de naissance. Ex : un jeune homme né en 1825 appartient à la classe 1845 et est recensé en 1846.
Les célibataires doivent se faire recenser à la mairie du lieu de résidence de leurs parents.
Les hommes mariés ou émancipés se font recenser à la mairie de leur lieu de résidence habituel (domicilié depuis au moins un an).
L'ensemble des documents concernant la conscription est conservé dans la sous-série 1R.
Exemptés/réformés
Les conscrits sélectionnés passaient la visite d'aptitude, le "conseil de révision
L'exemption, ou réforme, se basait sur des critères physiques. La taille d'abord : il fallait mesurer plus de 1,54 mètre pour être pris. Suivaient les difformités des membres, fréquentes à cette époque, et encore la faiblesse de constitution et les problèmes de vue, les signes de déficience mentale. L'index droit coupé exemptait le conscrit du service car il était inapte au tir, ce qui incitait à des mutilations volontaires. S'ajoutait l'état de la denture qui devait permettre de déchirer les étuis de papier contenant la poudre à fusil, dosée au coup par coup.
On trouve également d'autre smotifs :
- Fils ou petits fils uniques
- Aîné de veuve, de père aveugle, ou septuagénaire
- Ainé de deux frères du même tirage
- Frère mort en service ou réformé
- Aîné d'orphelins
sources
wikipedia
geneawiki
http://www.nithart.com/servmifr.htm
archives départementales de l'Indre et Loire : http://archives.cg37.fr/Chercher/LE_PASSE_MILITAIRE_DE_VOTRE_ANCETRE_DU_CONSULAT_A_1940-ABBH.html