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fievre

La suette

25 Février 2016 , Rédigé par srose Publié dans #fièvre, #maladie infectieuse, #suette anglaise, #suette miliaire

La suette est une ancienne maladie infectieuse épidémique caractérisée par une fièvre importante, une transpiration profuse et une mortalité élevée.

Il existe deux types de suette

- la suette anglaise qui a sévi en Angleterre au XV et XVIème siècle

- la suette miliaire ou suette des Picards ou suette de Picardie qui survint en France vers 1700 jusque 1906.

 

D'après un article de La Voix Du Nord paru le 20 novembre 2010, avec la suette, « 50 à 80 % des habitants des villages sont décédés entre septembre et octobre 1710 ! » Prenons par exemple le cas de Mingoval, où l'on comptait 157 âmes en 1698. En cette funeste année 1710, 138 morts sont comptabilisés. À Izel, « pour l'instant, grâce à trois documents que l'on est en train de recouper, on en est à 230 morts ».

Alors que la population était de 274 habitants en 1698.

Un passionné d'histoire, Hubert Heintz, a fait des recherches sur le secteur de Savy et alentours (dans le Pas de Calais) et tente d'expliquer le pourquoi du comment de la suette. Une maladie qui est une sorte de fièvre hémorragique « très brutale. En cinq ou six heures, on peut en mourir... »

Hubert Heintz a consulté des rapports médicaux de l'époque, à la bibliothèque de Saint-Omer. « Des documents très poignants. On se rend compte que la suette pouvait tuer une maison entière. Le père, la mère, les enfants, et enfin le bébé, qui n'avait plus personne pour s'occuper de lui. » Une maladie qui touche « d'abord les gens riches et bien portants, qui vivent au chaud.

C'est pour ça qu'on pense que la suette peut être véhiculée par les puces, qui aiment la chaleur. » Si cette épidémie a touché la population, elle a également touché les centaines de milliers de soldats qui étaient postés dans le secteur.

L'affaire date du début du siècle. En 1700, Charles II, roi d'Espagne, décède. Par voie testamentaire, il lègue le royaume à Philippe, duc d'Anjou, petit-fils de Louis XIV.

Mais les autres nations européennes font fi du testament. Anglais, Autrichiens et Hollandais s'unissent contre la France et l'Espagne. Du côté des Anglais, le « patron » est Marlbrough, qui s'installe en juillet 1710 au château de Villers-Brûlin. Chez les Français, le chef de file est le duc de Villars.

 

Sources : La Voix du Nord

 "Énigmatique et meurtrière suette " de Hubert Heintz

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La tuberculose

24 Février 2016 , Rédigé par srose Publié dans #classe populaire, #fièvre, #maladie, #phtisie

 

Connue depuis l'Antiquité Grecque, Hippocrate lui donna le nom de phtisie (du grec φθιέιω, sécher ou état de dépérissement).

En effet, le principal symptôme de cette maladie pulmonaire d'évolution lente était alors un état d'épuisement progressif de l'organisme ou consomption, évoluant jusqu'à la mort. Hippocrate croyait que les mauvaises humeurs fabriquées par le cerveau, « le flegme salé », se concentraient dans le poumon, d'où elles ne pouvaient sortir provoquant des ulcérations pulmonaires.

On ne parle pas beaucoup de la tuberculose durant le Moyen Age finalement car le fléau principal de l'époque reste la peste. On parlera plus en revanche d'une autre forme clinique de la tuberculose : l'adénite cervicale fistulisée ou scrofule ou écrouelles, maladie chronique, d'évolution le plus souvent bénigne, quelquefois guérissant spontanément. Il ne faut pas oublier que le roi acquérait lors de son  sacre, le pouvoir « thaumaturge », c'est à dire le pouvoir de guérir les écrouelles, par imposition des mains, « le toucher », en prononçant la phrase rituelle : « le roi te touche, Dieu te guérit ».

En 1683, par lettre patente du roi Louis XIV, s'ouvrait à Reims, l'hôpital des Incurables de Saint- Marcoul pour traiter « le mal des écrouelles ».

Ce n'est qu'à la fin du XVIIIème siècle que l'on se rend compte de l'impact de la phtisie sur la population. Et ce d'autant plus qu'elle est liée au développement de l'industrialisation. Elle touche particulièrement les classes populaires.

Rozière de la Chassagne, en 1770, en fit une description en trois stades avec toux quinteuse, fatigabilité à l'effort, amaigrissement, puis fièvre et sueurs nocturnes, expectorations qui deviennent purulentes, enfin amaigrissement qui frise la cachexie : « le malade ressemble à un squelette », crachats de pus fétides, « fétidités  qu'ils détestent eux-mêmes ».

« L'étrange maladie ! » s'exclamait Dickens, « son évolution est lente et solennelle, son issue si incertaine ! Jour après jour, parcelle après parcelle ce qui est mortel disparaît, l'âme devient toujours plus légère et plus libre, à mesure que le fardeau terrestre s'amenuise. »

 

La tuberculose est très meurtières sous sa forme pulmonaire (80% des cas de tuberculose au XIXè siècle) mais elle effraie moins que le choléra car peu spectaculaire; Elle cause tout de même 20% des décès au début du XIXè.

En 100 ans elle aurait tué neuf millions de personnes (dont l'Aiglon, Chopin ....)

 

Sources :

http://www.federation-quartiers-pessac.com/pessac/hopitaux/tuberculose.htm

Votre Généalogie n°9

 

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