• Journal d'un curé de campagne au 17ème siècle - 10 - mauvaise récolte 1697

    Mauvaise récole 1697 et ses conséquences

    « ils (les anciens) sont tous convenus que de leur connaissance ils n’ont vu tant pleuvoir(il a plu six semaines en aout et septembre). En effet excepté les seigles qui furent renfermés en temps, le reste de la moisson a presque tout pourri, tant il a plu sans désister ni jour ni nuit., jusque là que les blés , qu’on avait différé plus qu’il ne fallait à abattre germaient également étant droits ; ce qui fit enchérir les grains. »

     en 1698 les grains sont toujours aussi chers : "la cherté du grain qui continue toujours fait les gémissements d'une infinité de pauvres, qui viennent jusqu'au nombre de trois ou quatre cents chaque journée demander leur pain, particulièrement ceux du pays de Hainaut, qui pendant toute la guerre et depuis la paix n'avaient point dépouillé de grain.

    Et le Roi avait fait une ordonnance sous de très grandes peines de ne point transporter de grain hors du pays : ce qui a accablé les Pays Bas espagnols et qui a un peu soulagé le petit peuple de notre pays. [le 22 décembre 1698 Louis XIV interdit à peine de la vie, de confiscation des moyens de transport et de 3000 livres d'amende, toute exportation de grains hors du royaume].

    Un second moyen dont le Roi s'est servi pour le soulagement de son peuple fut d'obliger tous les fermiers de battre incessamment leur grain ou de les mener dans les marchés les plus voisins. [le 30 janvier 1699, un arrêt du Parlement enjoignit aux laboureurs et fermiers de faire battre leurs grains et de les porter au marché; défense était faites d'en acheter pour revendre ou garder en magasin].

    On faisait des visites à ce sujet et ceux qui étaient trouvés en défaut ou de ne point faire battre ou d'avoir leur blé dans leur grenier, ils étaient amendés jusqu'à mille florins. Nous en avons vu ici un exemple . Un  nommé Jean Delecroix, n'ayant point observé cette ordonnance et ayant été trouvé en défaut, fut ajourné par devant Monsieur l'Intendant . Il en a sorti il est vrai mais ce fut après avoir employé toutes les puissances et après avoir contenté les sergents, maréchaussée, secrétaires etc... et mille aller et venir."

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