• E comme ESTAIRES

     

    Estaires est le berceau de la famille Deleurence, la famille de ma grand-mère paternelle. J’ai d’ailleurs eu l’occasion de parler de mon arrière grand père et de sa famille lors de leur séjour à Lyon pendant la guerre 14/18 dans un précédent billet.

    C’est une petite commune de 6000 habitants près de Lille qui a beaucoup souffert de la 1ère guerre. Quand mon arrière-grand-père est revenu dans les années 1921/1922, il a dû trouver de gros changements.

    Cette branche de ma famille est liée à l’activité textile puisqu’ils étaient pour beaucoup tisserands.

    Estaires vivait d’ailleurs principalement de cette activité puisqu’au début du XXème siècle il y avait six tissages et une filature. (Il y avait aussi deux usines d’amidon, deux distilleries et quelques blanchisseries).

    On trouvait donc facilement du travail mais en revanche les salaires étaient bien maigres : les apprentis gagnaient 6 F par semaine pour 60 heures et les salaires variaient entre 2,50 F et 3 F par jour.

    Les conditions de travail étaient suffisamment pénibles pour qu’une grève éclate en 1903 sur Estaires et la commune proche, La Gorgue ; elle dura 3 mois : manifestations dans les rues, devant les châteaux des patrons où les fenêtres volèrent en éclat.

    une troupe de fantassins et de dragons fut envoyée sur les deux communes pour remettre de l’ordre mais cela ne fit qu’aggraver la situation.

    Une chanson dont voici le refrain fut écrite lors de cette grève et chantée sur le marché d’Estaires

    Camarades de la misère

    Soyons dignes de nos pères

    Et sans dépasser la loi,

    Défendons toujours nos droits.

    On ne fait rien de contraire

    Lorsqu’on réclame son salaire.

    Quand il s’agit de son pain,

    Au gréviste, tendons la main.

     

     

    E comme ESTAIRES

    Un accord fut finalement trouvé avec une légère augmentation des salaires et un tarif général fut établi où chaque tisseur pouvait trouver les renseignements sur le prix à façon de son travail.

    En 1905, le tissage Delahaye fut ouvert, puis les tissages Gamelin et Hacot en 1907.

    L'élan industriel de la ville sera brisé par la Première Guerre mondiale. Prise par les allemands au cours de la bataille des Flandres (1918), la ville fut reconquise par les alliés au cours de l'offensive de la seconde moitié de 1918. La quasi-totalité de la ville d'Estaires a été détruite par l'armée allemande lors de la Bataille de la Lys (9 avril 1918).

     

    E comme ESTAIRES

     

     

     

    E comme ESTAIRES

     

     

    Un évènement tout particulier survint à Estaires en 1815, suffisamment étonnant pour que je l’évoque ici : l’affaire du trésor royal

    En mars 1815, le roi Louis XVIII et la famille royale sont en fuite vers Gand.

    Le 22 mars la « maison militaire » du roi et qui le suit à 2 jours d'étape est à Béthune. Elle a à sa tête le Comte d'Artois (futur Charles X ) et le fils de celui-ci, le Duc de Berry. Elle est composée de 300 gardes du corps et mousquetaires ainsi que d'un important matériel et de très nombreux équipages de berlines et de calèches.

    Le 24 au soir, elle arrive à La Gorgue. Le Comte d'Artois passe la nuit à Estaires chez M. Vermersch-Hennion, adjoint au maire et le Duc de Berry à La Gorgue dans la famille Fruchart.

    Le 25 au matin, par un temps exécrable, le convoi franchit le pont de la Lys et s'engage dans la rue Jacqueminemars, qui n’est à l’époque qu'un chemin de terre impraticable par forte pluie.

    Et ce qui devait arriver arriva : les voitures s'embourbent. De plus de faux bruits circulent qu'une attaque est imminente. C'est alors la panique et l'abandon de matériels, calèches, chevaux ...

    Mais ce n'est pas perdu pour tout le monde car bien des choses sont récupérées par des habitants d'Estaires-La Gorgue.

    L'affaire fit couler beaucoup d'encre. Les autorités procédèrent à des enquêtes et des perquisitions eurent lieu dans les deux villes. Du matériel sera découvert et confisqué, des chevaux de la Maison du Roi, vendus à des prix dérisoires, récupérés mais la majeure partie ne fut jamais retrouvée par la police impériale.

    La "légende" raconte que quelques fortunes auraient débuté en 1815 …

     

     

     

     

     

     

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