• H comme Hospice St Raymond

     

    Le plus ancien hôpital de Toulouse semble être l’hospice de saint Raymond édifié entre 1071 et 1080 par Raymon Gairard pour les pauvres et nécessiteux, juste à côté de la toute jeune basilique Saint Sernin (qui sera consacrée en 1096).

    Attention à l'époque ce que l'on appelait hôpital n'était en fait qu'un lieu d'accueil des nécessiteux malades ou non. Sa vocation première n'était donc pas le soin aux malades. Voir cet article pour plus de détail.

     

    H comme Hospice St Raymond

     Saint Raymond au 19ème siècle

     

    Dans le cartulaire de l’abbaye de Saint Sernin de Toulouse, on peut plus précisément lire que cette maison de charité a été fondée par le comte Guillaume IV (1060-1093), l'évêque Isarn de Lavaur (1071-1105), également prévôt de Saint-Sernin, Raymond Guillaume de Marquefave, sacriste du monastère, ainsi que par le prieur Pierre Ponchet et le chanoine Raymond Pierre.

     

    Le comte Guillaume, son épouse, la comtesse Mathilde, et l'évêque Isarn confient la direction de l'établissement à un personnage nommé Raymon Gérard (ou Géraud) qui sera connu plus tard sous l’orthographe de Gairard ou Gayrard. Il est mentionné dans ce cartulaire ainsi que dans d’autres documents de l’époque non comme le fondateur de l’hospice mais comme responsable de cette institution. Dans d’autres documents, Raymon Gairard apparaît comme « capiscol » ou écolâtre de Saint-Sernin (un écolâtre est le maître d’une école monastique ou cathédrale).

     

    Raymon Gairard mourra avant 1122 (a priori le 3 juillet 1118) et fera l’objet d’un culte qui remonterait au  27 juin 1122.

     

    L’hospice peut accueillir à cette époque 13 pauvres.

     

    En 1229 l’université de Toulouse voit le jour ; il devient nécessaire de trouver où loger et nourrir les étudiants pauvres. C’est ainsi qu’en 1233 le pape Grégoire IX ouvre le bâtiment aux étudiants pauvres.

     

    L'inventaire des biens de Saint-Sernin dressé du 10 au 14 septembre 1246 sous l'autorité de l'abbé Bernard de Gensac (1243-1263) déclare d’une part que la chapelle Saint-Jean (dans laquelle est enterré Raymon de Gérard) est passée sous le vocable de Saint-Raymond (elle sera détruite en 1852/1853) et d’autre part que dans la liste des biens de l'hôpital figurent alors notamment 101 matelas dont 49 de plume, 41 couverture, 47 coussin, 54 oreiller dont 50 de plume, 56 lits de bois et 36 draps.

     

    En 1250 l’évêque d’Agen Guillaume, ancien inquisiteur dominicain donne à l’hospice une maison voisine que l’on a retrouvé lors des fouilles de 1994/1996. Cette maison achetée par l’Inquisition quelques années avant, servait de prison pour les hérétiques supposés ou convaincus d’hérésie.

     

    Probablement vers 1403 ou même peut être avant, le bâtiment devient un collège qui va pouvoir accueillir 16 étudiants boursiers puis seulement 10 en 1675.

     

    Entre temps le bâtiment a été partiellement détruit en 1523 par un incendie ; il fut reconstruit par l’architecte Louis Privat.

     

    H comme Hospice St Raymond

    Saint Sernin et le collège Saint Raymond en 1760- Dessin de Pierre JOseph Wallaert

    Lors des fouilles de 1994/1996 on a retrouvé entre autre chose deux murs épais de 60 cm datant du 11ème siècle ainsi qu’un mur appartenant à une maison voisine identifiée comme celle donnée par l’évêque d’Agen.

     

    À la Révolution, le collège se trouva abandonné à la suite de la suppression de ces institutions. La Ville de Toulouse l'achète en 1836 pour l’utiliser comme écuries et caserne.

     

    En 1852/1853, lors du réaménagement de la place Saint Sernin, le collège et ses annexes sont détruits. Seul subsiste le bâtiment qui aujourd’hui abrite le musée Saint Raymond. Viollet Le Duc le restaurera en y faisant des ajouts non historiques comme les cheminées crénelées. IL sera réaménagé en 1946/1950 et l'essentiel des ajouts de Viollet Le Duc seront supprimées.

     

    Avant de devenir un musée en 1892 il servira de presbytère jusqu’en 1890.

     

    H comme Hospice St Raymond

    Musée de Saint Raymond

     

    Sources

     

    Les fouilles du musée Saint-Raymond à Toulouse de Pierre Garrigou Grandchamp

     

    Mémoires de la Société Archélogique du Midi de la France – Tome LVII – 1997 - LES FOUILLES DU MUSÉE SAINT-RAYMOND À TOULOUSE (1994 -1996) par Quitterie CAZES, C. ARRAMOND, avec la collaboration de S. BACH (anthropologie),L. BOUOARTCHOUK (étude de mobilier), CABA (recherches historiques) et L. GRIMBERT (dessins)

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