-
L comme Louis Victor Gesta et le château de Verrières
A l’angle de l’avenue Honoré Serres et de la rue Godolin, en plein quartier des Chalets, se trouve un élément du patrimoine toulousain somme tout assez méconnu : le château de Verrières, connu aussi sous le nom de Castel Gesta.
De style néogothique avec ses tours et tourelles, ses balcons dentelés, ses fenêtres en ogive, ses ferronneries d’art et ses gargouilles et autres animaux chimériques, le château a été construit par Louis-Victor Gesta, maître-verrier toulousain. Ce dernier était un grand collectionneur d'antiquités et d'œuvres d'art, et «avait fait construire sa résidence à l'image d'un palais urbain médiéval crénelé et les couverts de toitures élancées, surmontées de magnifiques épis de faîtage».
Dans une pièce du château le maître verreir expose ses plus beaux vitraux comme L’Adoration des Mages d’après Albert Dürer ou celui de L’Entrée de Louis XI à Toulouse qu’il considérait comme son œuvre capitale. Il aménage également une Salle des Illustres et en confie la décoration picturale à Bernard Bénezet. Au sommet de l’escalier d’honneur s’ouvre une grande salle d’exposition peinte par le peintre toulousain Joseph Angalières.
Les ateliers Gesta, créés par Louis Victor en 1852 et dont le château fait partie intégrante, ont été primés lors de nombreuses expositions notamment l’exposition universelle de 1867 (deuxième prix).
« A cette époque, la manufacture est l’une des plus importantes de France et des milliers de vitraux sortent du faubourg avant de partir décorer plus de 8 500 églises aussi bien dans l’hexagone qu’à l’étranger » précise Christian Maillebiau, archiviste adjoint des Toulousains de Toulouse.
Le succès des ateliers est tel que le 8 mars 1867, l’archevêque de Toulouse, accompagné de ses vicaires généraux, visite la manufacture où se trouve exposé le vitrail Sainte Geneviève de Pibrac destiné au pape Pie IX.
Louis Victor Gesta sera même fait chevalier de l’ordre de Saint-Sylvestre par le pape.
Gesta est ce que l’on appelle un artiste industriel, ce qui lui valut un certain nombre de critiques : ces vitraux étaient en effet produits en série mais de très bonne qualité.
À la mort de Gesta en 1894, le château fut vendu à un négociant toulousain, Bernard Bordes puis aux soeurs de la Charité de Saint-Vincent-de-Paul, qui y hébergèrent des familles réfugiées durant la guerre.
Le château en 1913
Il fut ensuite transformé en centre d’apprentissage de la couture pour les jeunes filles sans emploi. En 1956, il devint un lycée d’enseignement professionnel.
En 1987, le château fut racheté par la Mairie de Toulouse qui y installa la classe d’orgue du Conservatoire supérieur national de musique.
Le 3 octobre 1991, l’État classe le château aux monuments historiques mais celui-ci est en piteux état, squatté et tagué depuis de nombreuses années, le terrain est en friche.
Le château en 2009 avant les travaux de réstauration
Il est racheté par un promoteur qui entame à compter de 2014 une série de travaux pour le réhabiliter et y aménager six appartements.
Le château en 2016
-
Commentaires
1TrashclaudetteLundi 23 Novembre 2020 à 19:37Il est quand même dommage de savoir qu'un groupe de promoteur a laissé le château tomber en ruine pour qu'il ne soit plus protégé par les monuments de France afin de le transformer en appartements grď standiñgRépondre
Ajouter un commentaire