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Il s’agit ici de reprendre un certain nombre d’éléments tirés des registres paroissiaux notamment ; il sera difficile d’en tirer des conclusions car je n’ai pas encore toutes les données en main. Ce qui va suivre est donc juste un aperçu très très mince de la démographie de ce petit village.
Nombre d’habitants
Le curé de frouzins en 1746 décompte 280 communiants lors de la visite pastorale du vicaire général de l’archevêque de Toulouse, Charles Antoine de la Roche Aymon. Cela ne permet pas de déterminer le nombre exact d’habitants toutefois.
Le recensement de l’an VIII donne quant à lui 473 habitants
En 1876 il y a 522 frouzinois. Tandis qu’en 1906 on ne retrouve que 424 habitants. En 1926, première guerre mondiale oblige, ce chiffre tombe à 344.
Frouzins a aujourd’hui près de 9000 habitants, la population ayant brusquement augmenté à partir de 1968 date à laquelle le recensement dénombre 1273 frouzinois soit le double de celui de 1962.
Si l’on regarde le recensement de 1911, la répartition de la population est la suivante en terme de tranche d’âge
421 habitants
Date de naissance
Tranche d’âge
6
nés entre 1910 et 1911
110
nés entre 1891 et 1909
1à 19 ans
103
nés entre 1871 et 1890
20 à 39 ans
111
nés entre 1851 et 1870
40 à 59 ans
91
nés en 1850 et avant
60 ans et plus
Sur les 421 personnes il y a 211 filles et femmes tous âges confondus.
La proportion des plus de 40 ans est forte : 47% tandis que la tranche de population en âge de se marier représente 24%
Ces chiffres mériteraient une analyse plus poussée ; peut être plus tard ….
L’essentiel des habitants se concentrent au niveau du bourg avec 309 personnes, le reste se répartissant autour du bourg.
BOURG maisons
ménages
individus
grande rue du village
55
45
144
chemin des moulis de frouzins à fonsorbes
8
5
11
le moulin
2
2
4
rue tournante du fort
11
8
25
avenue du cimetière
13
11
35
rue de l'hôpital dite des nobles
28
19
55
rue ste catherine
11
7
17
rue du bigard
8
6
15
chemin dit du caminas
3
2
3
TOTAUX 139
105
309
AUTOUR DU BOURG la martine
1
1
3
paucheville
1
1
5
la vache
10
6
19
mailhos
2
2
8
l'aiguillon
1
1
3
l'aubenque-le château à vermeil
5
8
27
la prades et les mûriers
2
2
6
la pointe
1
1
9
montbel et bordeneuve
3
4
19
l'ausseau
1
1
3
la ferrate
3
1
5
sauveur
3
2
5
TOTAUX 33
30
112
Le taux de natalité est très variable et est surtout tributaire des différentes calamités et épidémies qui s’abattent sur la France. Ainsi de 1709 à 1713, soit pendant la période qui suit le « grand hyver » de 1709 et son lot de misère, de disettes et d’épidémies est marquée par un taux de mortalité désastreux puisqu’on compte 81 baptêmes pour 193 sépultures.
En revanche dès le début du 19ème siècle apparaît une certaine « dénatalité ». Au siècle précédent, plusieurs couples avaient 10 enfants et plus ; on ne dépasse guère 5 ou 6 enfants au 19ème siècle.
Espérance de vie : sur la période 1700/1913, on compte 19 nonagénaires ainsi qu’une centenaire en 1808 ; cette dernière n’est pas originaire de Frouzins ; il s’agit de « Suzanne, mulâtresse », femme de charge chez Monsieur de Marin (dont on a parlé dans l’article C), âgée de 103 ans .. » sans doute une ancienne esclave que le premier chatelain de Montbel, Jacques Michel, avait ramené des Antilles.
Enfin dernier point à relever : l’origine des Frouzinois
Si l’on regarde le recensement de 1911,
- 194 frouzinois sont natifs du village,
- 83 sont nés dans les communes limitrophes et le reste du canton de Muret
- 30 sont nés dans les cantons limitrophes (Léguevin, Rieumes, Saint Lys, Toulouse ouest
- 23 viennent de Toulouse
- 53 sont nés dans le reste du département
- 20 sont nés en Ariège
- 18 sont nés ailleurs (Paris, Gers, Tarn, Tarn et Garonne …)
La proximité de Toulouse attire manifestement les hommes ne serait ce que par le vivier d’emploi non négligeable que la ville et ses alentours dont Frouzins représentent.
Il est à noter qu'à partir de 1924 Frouzins va bénéficier de l’émigration italienne et quelques décennies plus tard de l'émigration espagnole.
En 1929 = ouverture de l’usine toulousaine de l’ONIA qui attire une douzaine de petits agriculteurs dans un premier temps. Progressivement le caractère rural de Frouzins va s'amenuiser.
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Frouzins possède trois châteaux.
Le château de la Bourgade, sans doute le château le plus ancien du village , résidence des seigneurs de Frouzins jusqu ‘au 17ème siècle au centre du bourg dans la continuité de la rue du fort et aujourd’hui disparu.
Madame Jeanne de Ladoux était propriétaire du château juste avant la révolution (la mère de Jeanne de Ladoux, Marie Jeanne de Calvel, était également seigneuresse de Monbel)
Je n’ai pour l’instant pas plus d’information .
Un second château dit château de Frouzins ou encore château des Demoiselles, construit sur la route de Plaisance du Touch, existait semble-t-il déjà au 17ème siècle puisque les archives du château indiquent que Jean Jacques de Meynial obtint en 1654 des recteurs de Frouzins l’autorisation d’ériger une chapelle au château. Celui-ci donc existait déjà au 17ème siècle.
Son fils Antoine, fut baron et seigneur de Frouzins dès 1665 ; ses fils Joseph et Guillaume, prêtre de son état, eurent maille sur deux décennies (entre 1718 et 1738) avec Bertrand Decamp, maître boulanger à Toulouse. Ce conflit se termina par la vente du château et de ses terres en 1745 à l’abbé Dumay, chanoine de St Sernin à Toulouse.
Dix ans plus tard le château appartient à René-Bertrand de Gaillard, ancien capitoul et receveur général à Toulouse des Fermes du Roi. Nous retrouverons l’un de ses fils, Jean Louis René de Gaillard dans un prochain article (lettre J).
Les filles de Jean Louis René, Claire, Rosalie et Augustine demeureront jusqu’à leur mort dans le château d’où le nom de château des Demoiselles.
Le château de Montbel aurait été construit vers 1760. Il était la propriété de Monsieur Jacques Michel de Marin, ancien intendant du Roi à la Guadeloupe (il fera l’objet d’un article prochainement) qui l’acheta le 14 novembre 1767 à la Dame Jeanne de Calvel de Ladoux. Jacques Michel mourra le 28 septembre 1788 à 65 ans. Son fils, Aimé de Marin, dit le « citoyen Marin aîné », restera dans le château après la Révolution. Il sera nommé maire de Frouzins en 1811 puis à plusieurs reprises jusqu’en 1830 (il faut que je vérifie ce point encore). A sa mort en 1846 le domaine passera par achat à un banquier toulousain, Monsieur de Marestaing dont les descendants le détiendront encore en 1913.
CARTE DE FROUZINS
château de La Bourgade au centre du village
château de Montbel au nord du village
château (des Demoiselles) au nord est du village
9 commentaires -
J'ai découvert un baroudeur à Frouzins. Il s'agit de Jean Pujol (Puiol), né à Frouzins le 8 février 1723. Il est le 3ème enfant d’une fratrie de 7. Son père François est « travailleur » d’après l’acte de naissance de son fils Jean. On peut supposer que cela signifie tout simplement « brassier ». Sa mère s’appelle Domenge Sartre et on sait juste qu’elle est morte à Frouzins le 9 octobre 1763.
On retrouve Jean, marié le 9 janvier 1758 à Montréal au Québec , avec Anne Marie Barthe, elle-même née à Montréal le 17 juillet 1738.
Que fait un frouzinois du 18ème siècle à des milliers de km de là, en Amérique ?
Il semblerait qu’il se soit engagé dans le régiment du Béarn lequel fut placé en 1756 sous le commandement du marquis de Montcalm.
Je ne sais pas du tout comment ce petit paysan du fin fond de la Haute Garonne eut connaissance de l’existence de ce régiment, comment il eut l’envie de partir à l’aventure loin de chez lui sans grand espoir de revenir. Peut-être fut il enrôlé de force ; peut-être suivit-il des amis en quête d’aventure.
C’est toute une thématique à approfondir. Et de nouvelles recherches à entreprendre pour en savoir plus.
(Si d’ailleurs vous avez des ancêtres qui sont partis à cette époque au Canada je serai intéressée d’en savoir plus sur leurs parcours ).
Toujours est-il que manifestement Jean a quitté Brest le 3 mai 1755 à bord de l’Ôpiniâtre ou du Léopard et est arrivé fin juin à Québec en Nouvelle France
Un an plus tard il contribua avec ses camarades à la victoire au fort Oswego. En 1758, année de son mariage, il participe à la défense du fort Carillon et, en 1759, il sera présent lors du siège de Québec. Montcalm mourut lors de cette bataille et peu après le Québec. Peu après, la garnison de Québec capitula et l'année suivante, Montréal tombait à son tour. Le Canada devint alors anglais.
Que devint Jean Pujol ? Je n’ai pour l’instant aucun renseignement sur lui après 1759. Il semblerait qu’il soit rentré e France au décès de sa femme mais je n’ai fais encore aucune recherche à ce sujet.
Les parents de sa femme, Anne Marie Barthe, sont français eux aussi. Son père Théophile Barthe est né à Tarbes vers 1695 et était armurier de Louis XIV. IL a épouse le 18 mars 1721 à Montréal Marguerite Charlotte Alavoine née le 5 juin 1693 à La Rochelle ; elle mourra le 27 avril 1778 à Montréal. Elle est dite « pionnière » et « fille à marier ».
Pour information
L'uniforme des soldats du régiment de Béarn qui servent en Nouvelle-France est caractérisé par un justaucorps de couleur blanc-gris avec les revers de manches bleus ornés de trois boutons et de poches verticales à six boutons. La veste est bleue tandis que la culotte, de la même couleur que le justaucorps, se porte avec des bas blancs ou gris et des souliers noirs à boucles métalliques. Des guêtres blanches recouvrent les bas et la culotte et se boutonnent verticalement à l'aide d'une rangée de boutons placés du côté extérieur de même qu'elles s'attachent sous le genou à l'aide d'une courroie de cuir noir. Le tricorne est quant à lui de feutre noir et possède un galon argenté33.
Projet Montcalm
http://www.sgcf.com/index.php?section=activites&page=projet_montcalm
Le projet Montcalm pourra peut-être m’aider à en savoir plus ; il s’agit d’un vaste projet de recherche portant sur les soldats des troupes françaises qui ont combattu en Amérique entre 1755 et 1760. Les objectifs du projet sont de constituer une base de données exhaustive sur quelque 7 100 soldats et officiers envoyés en Amérique au cours des années précédant la Conquête.
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L’année dernière j’ai participé au ChallengeAZ sans thématique particulière mais cette année j’ai envie d’essayer de travailler sur ma ville d’adoption : Frouzins en Haute Garonne.
Depuis plusieurs mois j’essaye d’en connaître plus sur l’histoire de cette petite ville très attachante à bien des égards et je découvre des choses assez étonnantes tant sur les villageois que sur le village lui-même. J’ai donc de multiples notes que j’ai prises tout au long de mes recherches. Je n’ai pas terminé mais je pense que l’on n’a jamais terminé ce type de recherche ; chaque élément nouveau amène de nouvelles questions et de nouvelles pistes et rebelote on repart pour de nouvelles aventures.
Je vais donc essayer de me tenir à cette thématique en sachant qu’à ce jour je n’ai pas encore trouvé de sujet pour certaines lettres mais je garde espoir !
A bientôt pour les prochains articles !
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