Le mal des ardents
Quelle peut être la cause de leur indifférence sur un point aussi essentiel, sinon leur extrême misère qui les rend sourds aux cris du danger ? ».
A partir du Xème siècle le mal des ardents causa la mort de centaines de milliers de personnes et de nombreuses autres furent brulées ou exécutées sur la place publique car considérées “possédées” par le diable.
On croyait en effet qu’il s’agissait d’une punition divine et les églises se remplirent et moult processions se déroulèrent. Des pèlerinages furent organisés avec succès : les gens en effet s'éloignaient du lieu de consommation des farines contaminées et étaient pour un temps guéris.
En 1090 à Tournai une “peste” se déclare; il s’agit certainement d’une épidémie d’ergotisme qui sévit également en Flandre et dans le Brabant. L’évêque Radbod propose au peuple de revêtir l’habit de pénitent, de jeûner un vendredi et de prier Notre Dame. Une procession est constituée dans laquelle les fidèles seront accompagnés des reliques de leurs saints. La supplication est entendue et le fléau cesse. Cette procession se perpétue encore annuellement de nos jours.
En 1747 commence la grande épidémie qui va sévir presque tous les ans jusqu’en 1764. Elle touche la Flandre, l’Artois (Lille surtout en 1749), la Sologne, le Gatinais, le Limousin et l’Auvergne
Au cours du XIXème siècle, le fléau disparaît. Les progrès de l’agronomie, l’assainissement des sols par des plantations de pins, notamment (exemple fameux de la forêt des Landes), la culture progressive du froment et surtout le développement de celle de la pomme de terre, transformant complètement la nourriture des paysans.
La dernière en France a eu lieu en 1951, à Pont Saint Esprit dans le Gard, en plein vingtième siècle
Sources
http://lartdesmets.e-monsite.com/pages/medecine-medievale/l-ergotisme-au-moyen-age.html
wikipedia
cehm.toulouse.free
Peste de 1720
La peste réapparaît en mai 1720 à Marseille suite à l'arrivée d'un navire infecté en provenance d'Orient.
Michel Serre (1658-1733) - Hôtel de Ville de Marseille pendant la peste de 1720.
En juillet, 50 morts par jour.
fin août : 1000 morts par jour.
Une barrière sanitaire autour de marseille évitera la contagion au reste du royaume : en 1721, les territoires d’Avignon et du Comtat Venaissin décident de se protéger par la construction d’une ligne sanitaire matérialisée par un mur de pierres sèches de 27km de long entre la Durance et le Mont Ventoux. Le mur était alors gardé jour et nuit par les troupes françaises et papales (les territoires d’Avignon et du Comtat Venaissin étant à l’époque pontificaux).
La peste tuera 120 000 personnes en provence (sur une population de 400 000 habitants) dont 40 000 marseillais (sur une population de 90 000 habitants).
Après l'épidémie, les mariages se multiplient (200 par jour)
NOUVELLES DECOUVERTES
Une équipe de l’Institut Max-Planck (MPI), en Allemagne est parvenue à reconstituer le génome du bacille Yersinia pestis, à l’origine de l’épidémie de peste qui a ravagé Marseille entre 1720 et 1722.
Ce travail prouve que le terrifiant pathogène ne venait pas d’Asie, comme on le croyait jusqu’alors, mais descendait directement du responsable de la première pandémie ayant ravagé l’Europe au 14e siècle, connue sous le nom de "peste noire".
Autrement dit, "le bacille de cette peste noire médiévale a persisté localement pendant plusieurs siècles avant de resurgir brusquement !", explique le paléopathologiste Olivier Dutour.
Les analyses ont été réalisées à partir d’éléments pathogènes prélevés dans la pulpe dentaire de plusieurs individus décédés au 18e siècle à Marseille et retrouvés dans des fosses de pestiférés.
sources :
http://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/archeologie/20160129.OBS3633/la-grande-peste-de-marseille-de-1720-n-est-pas-venue-d-asie-le-bacille-tueur-etait-sur-place.html