mortalite
La variole
Appelée petite vérole ou "picote" dans le Sud Ouest elle est confondue au départ avec les fièvres pestilentielles. Il faut attendre le XVIIème siècle pour qu'elle soit véritablement distinguée.
après une incubation de 8 à 14 jours, la maladie débute par une fièvre de 40°. Le 4ème jour une éruption débute sur le visage puis se propage sur tout le corps.
Au bout de 10 jours les vésicules se recouvrent de croûtes qui laissent des cicatrices à vie en tombant. D'autres séquelles peuvent survenir : cécité, surdité, affections respiratoires, lésions cérébrales, fistules ...
Louis XV en fut atteint. Il mourut en 14 jours.
Elle tue deux fois plus que la peste.
Elle est le 1er facteur de mortalité au XVIIIème siècle. Au XVIIIème siècle, 8 personnes sur 10 environ subissent la maladie au cours de leur vie et 1 sur 4 y laisse la vie.
La plus grande épidémie de variole au XIXème siècle eu lieu suite à la démobilisation des troupes franco prussiennes en 1870/71 : entre 400 000 et 500 000 personnes en seraient mortes.
La variole en Moselle au XIXème siècle : http://shw-woippy.net/pdf/cg6_variole.pdf
La naissance au fil des siècles ...
Quelques chiffres
Mortalité en couches
le taux de mortalité maternelle représente le nombre de décès liés à la maternité (complication de la grossesse, accouchements et complications)
- 1947/1948 = 85.5 décès pour 100 000 naissances
- 1957/1958 = 56.3 décès pour 100 000 naissances
- 1967/1968 = 30.5 décès pour 100 000 naissances
- 1975/1977 = 16.3 décès pour 100 000 naissances soit 0.163 décès pour 1000 naissances
... contre 1700/1829 = 11.5 décès pour 1000 naissances
Jusque vers 1730, la césarienne est considérée comme un meurtre. Elle est interdite sur les femmes vivantes. On laisse donc mourir la mère puis dans la minute, le foetus ets sorti pour être baptisé vivant.
Après 1730, la césarienne est autorisée mais la mère meurt dans 80% des cas.
À noter toutefois que la césarienne est "au point" au 16ème siècle :
La première opération connue et réussie sur une femme vivante date de l'an 1500. Cette année-là, Jacques Nuffer, un castreur de porcs Suisse qui, voyant sa femme sur le point de mourir en travail, demande aux magistrats la permission de lui fendre le ventre. Il réussit parfaitement son exploit, puisque son épouse eut plusieurs autres enfants par la suite, tandis que son fils vécut 83 ans.
Par ailleurs, à Avignon, en 1581, le Français François Rousset décrit l'intervention de la césarienne dans son traité Enfantement césarien. Il précisait notamment comment il fallait procéder:
- la vidange de la vessie avant l’opération;
- l’incision paramédiane droite ou gauche;
- l’utilisation de deux types de bistouris: l’un rasoir à pointe, l’autre rasoir à bouton «pour ne pas blesser le bébé»;
- pas de suture de l’utérus qui se resserre de lui-même;
- drainage de l’utérus par la mise en place d’un pessaire en cire.
- fermeture de la paroi abdominale
Mais même encore au 19ème siècle, la suture de l’hystérotomie, seule capable de juguler l’hémorragie, est considérée dangereuse se compliquant d’infection et empêchant un bon drainage. Aucun manuel d’obstétrique ne conseille d’administrer aux patientes un calmant ou un narcotique. Les médecins refusent de suturer la paroi de l’utérus, laissant une plaie interne béante par laquelle les écoulements utérins pénètrent directement dans la cavité abdominale. Les femmes succombaient à une hémorragie ou à une septicémie, les médecins passant directement de la salle d’autopsie à la salle d’accouchement
En 1878, un médecin milanais, Edoardo Porro, fait progresser l'intervention en y ajoutant des mesures d'hygiène, soit la désinfection des mains du médecin et le nettoyage des plaies au champagne ou au laudanum. Il pratique également une hystérectomie partielle sur la mère. Ces aménagements engendrent une baisse des mortalités maternelles et fœtales (qui atteignent respectivement 25% et 22%).
Baptême
Le baptême est primordial pour éviter que le bébé erre dans les limbes, plus important même que sa vie.
Mortalité infantile
Elle est de 25% au XVIIIème siècle avant le 1er anniversaire à 20% en 1815 et 3 % en 1913.
Le taux passe à 90% chez les enfants abandonnés ou mis en nourrice.
Voir aussi l'article "l'accouchement .. avant"
Sources
La mortalité maternelle en France au XVIIIè siècle par Jacques Houdaille et Hector Guttierez
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1983_num_38_6_17819