L'enfant au fil des siècles ...
On peut noter une certaine indifférence vis à vis de l'enfant jusque fin du XVIII/début XIXème siècle. Il est perçu comme un adulte en réduction et ne bénéficie pas réellement d'une tendresse particulière. L'enfant partage la vie des adultes et partipe en fnoction de ses forces aux travaux des champs, de la mine ... (À titre d’exemple, dans les mines, les plus jeunes font office de “trappers” : recroquevillés dans une niche, et souvent dans le noir complet, ils actionnent les portillons d’aération au passage des convois. Le travail dure jusqu’à 15 heures par jour).
Les enfants étaient également soupçonnés de comportements libertins qui les conduisaient à des fautes morales.
→ En 1692, Jeanne Alamy, 12 ans, mise enceinte par son père, fut condamnée à l'enfermement dans une maison de force afin d'y expier pendant un an sa ... faute !
Ce ne sera qu'en 1832, lors de la révision du Code Pénal que "toute atteinte sexuelle sur un enfant de moins de 12 ans" serait désormais assimilée à un acte commis avec violence.
Un ancien adage dit : "le temps auquel on élève les vers à soie est le temps auquel on peuple le plus le paradis".En effet, la mère devant utiliser son temps pour travailler et gagner le moindre sous, le bébé était laissé dans un coin, emmailloté sans pouvoir bouger, jusqu'à ce que quelqu'un vienne s'occuper de lui.
Les abandons
Les abandons d'enfants connaissent une hausse importante au XVIIIe siècle (près de 7 000 à Paris en 1770). Les hôpitaux mis en place au XVIIème siècle ont rarement les moyens pour les nourrir convenablement, ce qui explique le taux de mortalité important dès les premiers mois.
En 1778 à Paris 80% des enfants recueillis par la Maison de la Couche ont moins de 1 mois
Jean-Jacques Rousseau, abandonna ses cinq enfants à l'Hôpital des Enfants Trouvés et avoua que "tout bien pesé je choisis pour eux le mieux, ou ce que je crus l'être. J'aurais voulu, je voudrais encore avoir été élevé et nourri comme ils l'ont été".
La misère semble être une cause importante des abandons d'enfants : les registres d'admission à la Maison de la Couche ou des Hôtel-Dieu de province montrent un abandon parallèle des abandons d'enfants et des grandes crises de subsistance, des épidémies ou des guerres
Rouen en août 1785, mot d'une jeune mère : "je vous la laisse en bon état et vous prie d'en avoir bien soin, jusqu'à ce que j'ai gagné un lit pour me coucher, car je couche par terre depuis que je suis sortie de l'hôpital et je suis devenue enflée de fièvre".
Une autre cause des abandons : les naissances illégitimes : à Paris à la veille de la Révolution, une enfant sur 4 est illégitime. Souvent les mères sont très jeunes.
Dans le cahier de doléances de la ville d’Angoulême en 1789 l’on déplore la situation des enfants exposés en ces termes : « Ces malheureuses victimes de la débauche ou de la misère n’ont d’autre appui que le gouvernement. Partout où il n’y a point de bureau établi, l’exposition faite sous les halles, dans les rues et sur les places publiques, livre les enfants à la voracité des animaux, et ceux qui en échappent n’étant à la charge des seigneurs sur les terres de qui ils ont été trouvés que jusqu’à un âge encore trop tendre sont abandonnés avant d’être en état de gagner leur vie. Ils semblent n’avoir été conservés que pour les faire périr par la soif et la faim, ou pour multiplier le nombre des vagabonds et des brigands ».
Le 28 juin 1793, la mère qui abandonne son nouveau-né est pour la première fois protégée de toutes poursuites. Son anonymat est en plus garanti : “Il sera pourvu par la nation aux frais de gésine de la mère et à tous ses besoins pendant la durée de ses couches. Le secret le plus inviolable sera conservé sur tout ce qui la concerne.”
L'allaitement
Quand l'enfant naît, il ne peut pas boire le lait de sa mère de suite car ce lait est réputé mauvais au début. Il faut au contraire le purger. De toute façon, la priorité est de le baptiser. Seulement après il pourra boire le lait maternel ou celui de sa nourrice.
De façon générale en effet, les mères n'allaitent pas soit qu'elles n'en ont pas le temps car il leur faut retourner travailler (aves l'industrialisation, cette pratique explose) soit parce que cela ne sied pas à la vie mondaine des mères issues de milieux plus aisés.
La conséquence est la mise en nourrice du bébé. Mode désastreuse pour le bébé puisqu'au XVIIIème siècle à Lyon, 50% des nourissons "placés" chez une nourrice meurt avant un an, 40% à Rouen (con tre 19% pour ceux nourris par leur mère). Le taux passe à 90% pour les enfants abandonnés placés en nourrice. En effet, les hospices ne peuvent s'occuper des bébés abandonnés et les confient donc à des nourrices rémunérées à cet effet. De façon général, ces femmes sont mal rémunérées mais c'est pire encore dans le cas des enfants abandonnés pour lesquels la nourrice va rogner sur tout (alimentation, médication ...); ça plus le fait qu'elle s'occupera de plusieurs enfants en même temps. Les nourrices ont en effet parfois jusqu'à 10 bébés, manquent totalement d'hygiène, sont parfois enceintes et n'ont donc de ce fait plus de lait. Certaines nourrices rachètent des bébés abandonnés à l'hôpital pour remplacer ceux qui sont morts chez elles. A cela s'ajoutent le gavage systématique du bébé pour qu'il ne crie pas, le recours aux bouillies indigestes pour compléter un lait insuffisant, les bercements frénétiques, l'allaitement artificiel ...
La gardeuse d'enfants en Normandie J.P. Haag, 1887A Erfurt en Allemagne en 1870, 17% des enfants allaités par leur mère décèdent avant leur 1 an contre 30% pour ceux placés en nourrice.
Sur les 2244 nourrissons abandonnés envoyés en nourrice par l'hôpital de Lyon en 1771-73, 1519 décèdent.
Au début, c'est à dire du XIII au XVIIème siècle, les qualités morales et physiques sont scrupuleusement vérifiées. Par la suite, l'offre étant supérieure à la demande, les parents seront moins regardants.
Le lieutenant général de police de Lyon déplore en 1781 : "on remet des enfants souvent à des nourrices enceintes ou à des femmes qui ont un lait de 3 ou 4 ans, à des vieilles femmes ou à des vagabondes sans mari qui, faisant de l'allaitement un trafic infâme, prennent plusieurs nourrissons à la fois, les font végéter avec du ait de vache ou de chèvre souvent même avec une nourriture plus malsaine pour les enfants et font périr misérablement la plupart de ces infortunés ou les rendent infirmes ou estropiés".
Su 21000 enfants nés en 1780 à Paris, 1000 sont nourris par leur mère, 1000 sont nourris par une nourrice à domicile et les 19000 autres sont envoyés n nourrice dans les campagnes environnantes. Les conditions de transport sont d'ailleurs telles que beaucoup de bébés n'arrivent pas en vie à destination.
La mise en nourrice disparaîtra progressivement après la 1ère guerre mondiale.
Le sevrage
le sevrage peut être brutal pour l'enfant : application de pâtes à base de motarde ou de poivre sur les tétons pour dissuader le bébé.
Il est désormais nourri avec des bouillies ensalivées par la mère.
Le sevrage provoque souvent le décès de l'enfant par manque d'hygiène et par des méthodes non adaptées à l'enfant
L'hygiène
Le moyen Age de manière générale est propre mais tout change avec la peste de 1348 : la saleté va devenir protectrice.
L'une des conséquences de cet état d'esprit est de garder la crasse sur la tête de l'enfant pour protéger la fontanelle.
Louis XIII né en 1601 prendra son premier bain à 7 ans !
Le linge est rarement lavé; on dort sur la même paillasse. A la campagne, les hommes et les bêtes partagent les mêmes lieux.
En ville, l'essor de la population au XVIIIème siècle s'accompagne de la promiscuité ( via des logements exigües ) ce qui favorise les contagions. Les villes sont insalubres, malodorantes (ordures, entrailles d'animaux jonchent les sols).
L'urine est considéré comme un désinfectant et donc on fait sécher les langes sans les nettoyer.
Les abcès divers (eczéma purulent, gale, petite vérole) jouent le rôle de purification du corps des mauvaises humeurs (reste du sang menstruel que l'enfant expulse).
Façonnage
L'enfant qui naît n'est pas achevé. Il faut tout d'abord remodeler son crâne à l'aide de bandeaux (les flamands préfèrent les têtes en longueur tandis que les gascons les préfèrent rondes).
Le bébé est ensuite ficelé très serré, les bras maintenus le long du corps. L'idée est de le protéger du froid, de le porter plus facilement et de pouvoir l'accrocher à un clou sans surveillance mais aussi de faire en sorte à ce qu'il soit bien droit et ne marche pas à 4 pattes comme les animaux.
Vers 2 mois, ses bras sont libérés puis vers 8 mois, l'emmaillotage est abandonné. L'enfant portera une robe jusqu'à 6 ou 7 ans. A ce moement, il sera habillé comme l'homme ou la femme qu'il ou elle sera.
Sources
http://memoires.pro.free.fr/doc/histoireenf.htm
http://users.skynet.be/maevrard/livre2.html
http://www.santeallaitementmaternel.com/se_former/histoires_allaitement/allaitement_histoire.php
https://shs.cairn.info/revue-l-ecole-des-parents-2013-5-page-34?lang=fr
L'enfant et la vie familiale sous l'ancien régime de Philippe Ariès
Hors série Généalogie sur la naissance
Bourgeois de ...
Etre bourgeois de ... ce n'est pas porter un titre, ni être titulaire d'une charge, c'est avoir un statut au sein de la ville, statut qui comportait des droits mais aussi des obligations qui pouvaient différer selon les communes. Ce statut était accessible à tous et non pas réservé à une "élite".
Toutes les communes ne possédaient pas de bourgeoisie puisque seules les villes ayant reçus privilèges et franchises possédaient la bourgeoisie.
Parmi les communes intéressant mon arbre généalogique dans le Nord, il y a :
- Estaires
- La Gorgue
- Lille
Dans le cas d’Estaires, la bourgeoisie procurait à son détenteur :
1/ le droit d’exercer certaines fonctions municipales (échevins, greffier, receveur…..) certains métiers réglementés par des corporations (marchand drapier, portefaix…..)
2/ l’exonération du droit d’escars qui est un droit de mutation sur toutes les successions
3/ une protection juridique
4/ une très importante protection juridique sur le droit des successions
Quant aux devoirs, outre le fait de relever la bourgeoisie, le bourgeois d’Estaires était tenu de participer à la sécurité de la cité (organisée en milice bourgeoise) et bien sur d’aider tout autres bourgeois.
Il existe trois sortes de bourgeois :
Le bourgeois forain
Il s'agit d'une personne non résidente de la ville. Généralement, les bourgeois forains avaient des obligations supplémentaires par rapport aux bourgeois « intra muros » : ils devaient, par exemple, résider quelques semaines par an dans la ville où ils étaient bourgeois, ou encore avoir un représentant dans la ville… .
Les bourgeoisies de Lille, Ypres, Bailleul, Cassel et Estaires acceptaient les bourgeois forains.
La bourgeoisie d’Estaires attiraient de nombreuses familles du pays de l’Alloeu (La Gorgue, Sailly/Lys, Laventie, Fleurbaix) mais on retrouve aussi des bourgeois d’Estaires habitant dans le Poitou !
Les 2 plus importantes bourgeoisies foraines du secteur (Flandre intérieure) étaient celles de Bailleul et d’Ypres avec une influence européenne (Pays Bas, Italie, Angleterre… !)
Le bourgeois par achat :
La bourgeoisie s’acquerrait dans ce cas par achat. A Estaires, une personne devenait bourgeoise sur l’acceptation du magistrat de la ville en payant une somme d’argent évaluée sur l’ensemble de ses biens en Flandres. Dans certains cas, il était possible d’acquérir la bourgeoisie gratuitement, les bourgeois « reçus gratis » étaient généralement des personnes ayant rendus services à la cité. Lors de sa réception, le bourgeois prêtait serment de sa bourgeoisie au magistrat de la ville. On ne pouvait être bourgeois que d’une seule ville.
Le bourgeois par relief :
La bourgeoisie était alors héréditaire, c'est-à-dire que les enfants d’un bourgeois étaient aussi bourgeois et étaient donc soumis aux obligations de leur bourgeoisie. L’une des obligations était la reconnaissance de cette bourgeoisie. Chaque enfant devait reconnaître sa bourgeoisie en la « relevant ». Le relief de la bourgeoise (on trouve également le terme de rachat de bourgeoisie) se faisait à la majorité de la personnes, généralement lors de son mariage ou d’un état honorable. En fait le relief servait à renouveler le serment de bourgeoisie.
A Estaires, les reliefs de bourgeoisie devaient se faire dans les 8 semaines après le mariage.
Le relief de la bourgeoisie d’Estaires coûtait 1 florins et 10 patars pour tout relief entre un bourgeois et un étranger à la bourgeoisie.
Quant au relief entre 2 bourgeois, il était gratuit.
Comme on ne pouvait être bourgeois que d’une seule ville, quand un mariage avait lieu entre 2 époux tous 2 bourgeois de ville différentes, l’un des époux devait renoncer à sa bourgeoisie.
Le relief était obligatoire, les personnes omettant de la relever devait payer des amendes et pouvaient même en être « escarsser » c'est-à-dire perdre leur bourgeoisie
L’escarssement ou la renonciation à la bourgeoisie
Pour quitter la bourgeoisie d’une ville, le bourgeois devait y renoncer devant le magistrat de la ville. Il renonçait à son état en payant une somme indexée sur le montant des ses biens. Par exemple à Estaires, pour quitter la bourgeoisie les personnes devaient payer en argent 10% de ses biens en Flandres.
On pouvait également perdre sa bourgeoisie sur décision du magistrat de la ville, notamment lors des défauts de reliefs.
Sources
http://asso.nordnet.fr/c.h.g.wasquehal/accueil/bourgeoisie.htm
http://www.gennpdc.net/lesforums/lofiversion/index.php/t5843.html
Fidèle Joseph Deleurence
Il est le frère de mon arrière arrière grand père, Georges Auguste Deleurence.
Il est né le 18/02/1862 à Estaires et est tisserand.
Il a épousé Julienne Clara DUBRULLE (née le 29 mai 1868) le 25 mai 1891 à Estaires.
Sa fiche matricule (Dunkerque, volume 2 - n°725) précise qu'il a les yeux, les sourcils et les cheveux noirs. il mesure 1.68m; menton rond, visage ovale.
son degré d'instruction est de 3.
Est incorporé dans les services auxiliaires pour cause de strabisme.
Ils ont eu un fils Michel David Joseph, né le 12 juin 1888 à Estaires. Sa fiche matricule (Dunkerque, 1908-585) précise comme motif de réforme qu'il a été amputé "de la cuisse gauche, plaie pénétrante du talon droit et de l'extrmité de la gauche avec ablation du calcanéum et de l'astragale".
Georges Auguste Deleurence - SOSA 54
Mon arrière arrière grand père est né à Estaires le 15 mai 1866 et est mort le 21 octobre 1922.
Il a épousé le 29 mai 1895 Elisé Eugénie CARPENTIER (née le 2 juin 1874 à La Gorgue). Il avait 29 ans et elle 19 ans.
Il était tisserand et sa femme lingère et repasseuse.
Service militaire : exempté (table matricule Dunkerque - 1886 p.13)
Recensement de 1906 : habite 35 grand rue à Estaires avec sa femme, Elise (repasseuse-sa propre patronne)et ses enfants : Gabrielle, Claire et Paul. Il est en 1906 journalier chez P. Lecomte.
Ils ont eu 5 enfants :
- Gabrielle (1896-1955)
- Claire (1899-1986)
- Paul François (1902-1907)
- Cécile Agnès Gérard (1907-1909)
- Renée Agnès Gabrielle (1912-1929)
je le retrouve par hasard à Lyon en 1918 grâce au recensement : ils habitent tous les 4 (lui, Elise, Claire et Gabrielle) au 55 rue des tables claudiennes quartier de la croix rousse. Je les y retrouve jusqu'en 1921 et ensuite plus rien. En revanche ils sont à Estaires lors du recensement de 1926. Il trouva à Lyon un travail dans la métallurgie puisqu'il y est indiqué qu'il est métallurgiste.
Estaires
Estaires est située en Flandre, dans la vallée de la Lys, à une altitude de 16,4 m exactement. Elle se trouve à 30 kilomètres à l'ouest de Lille, à 25 kilomètres d'Hazebrouck et d'Armentières.
Au Moyen Âge, la cité estairoise se développe notamment autour de la production textile.
En 1526, la Flandre tombe aux mains des Espagnols. Charles Quint se déplace à Estaires où l'accueillent 2000 hommes.
En 1566, la Révolte des Gueux éclata, n'épargnant pas Estaires. Les icônes catholiques furent saccagés par les calvinistes. A Estaires, le jour de la Fête-Dieu, les Gueux promenèrent en procession un âne sous le dais, à la place du curé, en guise de dérision. Cet épisode restera marqué dans la mémoire de la cité et c'est à partir de là que les Estairois se surnommèrent les Baudets.
La ville devient française en 1769, après l'échange de plusieurs enclaves avec les Pays-Bas. Elle est alors une florissante cité productrice de textile, tout comme Armentières.
En 1866, le choléra s'abat sur la ville en partant de la rue neuve, quartier défavorisé de la ville, faisant plus de 100 morts.
L'élan industrielle de la ville sera brisé par la Première Guerre mondiale. Prise par les allemands au cours de la bataille des Flandres (1918), la ville fut reconquise par les alliés au cours de l'offensive de la seconde moitié de 1918. La quasi-totalité de la ville d'Estaires a été détruite par l'armée allemande lors de la Bataille de la Lys (9 avril 1918).
Lors de la seconde guerre mondiale, beaucoup d'Estairois furent évacués. La ville fut libérée le 5 septembre 1944.
Affaire du trésor royal
Mars 1815 : Napoléon a débarqué à Golfe Juan, le roi Louis XVIII et la famille royale sont en fuite vers Gand.
Le 22 mars sa maison militaire qui le suit à 2 jours d'étape est à Béthune. Elle a à sa tête le Comte d'Artois ( futur Charles X ) et le fils de celui-ci le Duc de Berry. Elle est composée de 300 gardes du corps et mousquetaires ainsi que d'un important matériel et de très nombreux équipages de berlines et de calèches.
Le 24 au soir, elle arrive à La Gorgue. Le Comte d'Artois passe la nuit à Estaires chez M. Vermersch-Hennion, adjoint au maire et le Duc de Berry à La Gorgue dans la famille Fruchart.
Le 25 au matin, par un temps exécrable, le convoi franchit le pont de la Lys et s'engage dans la rue Jacqueminemars, pratiquement à travers champs car à l'époque, ce n'est qu'un chemin de terre impraticable par forte pluie.
Ce qui devait arriver arriva : les voitures s'embourbent. De plus de faux bruits circulent qu'une attaque est imminente. C'est alors la panique et l'abandon de matériels, calèches, chevaux ...
Mais ce n'est pas perdu pour tout le monde et bien des choses sont récupérées par des habitants d'Estaires-La Gorgue..
L'affaire fit couler beaucoup d'encre. Les autorités procédèrent à des enquêtes et des perquisitions eurent lieu dans les deux villes. Du matériel sera découvert et confisqué, des chevaux de la Maison du Roi, vendus à des prix dérisoires, récupérés mais la majeure partie ne fut jamais retrouvée par la police impériale.
La "légende" raconte que quelques fortunes auraient débuté en 1815.
Sources
http://www.estaires.com/histoire/1815-tresorroyal.htm
Wikipédia
Le repas sous l'Ancien Régime
Que mange t-on?
Le repas des paysans consiste presque exclusivement en un pain, mélange de seigle et de blé, dont on en consomme 800 grammes par jour et par personne au XVIIIème siècle (500g au XIXème siècle, 150 de nos jours), trempé dans une soupe de légumes cuite lentement dans le pot de terre accroché à la crémaillère. Chacun donc y plonge des morceaux du pain que, traditionnellement, le père de famille rompt au début du repas. Un repas à peine agrémenté par quelques oeufs et, selon les provinces, par une galette de sarrasin, une bouillie de maïs ou une purée de châtaignes. Presque jamais de viande ni de laitages, d'où une carence en graisses dont on aurait grand besoin, surtout l'hiver pour lutter contre le froid. Au dessert, selon la saison, un fruit, des baies, quelques tartines frottées d'ail ou trempées dans du cidre. La chasse et la pêche sont réservées au seigneur, mais certains se risquent à braconner pour ramener un lapin ou du poisson.
le pain est noir pour les plus pauvres (présence dominante de son) et blac pour les plus aisés (utilisation de farine de froment).
Le vin est sur toutes les tables. La teneur en alcool ne dépasse pas 7 à 10 degrés. Le volume consommé est énorme: de un à trois litres par jour et par personne, femmes et moines compris. La bière est attestée dès le XIII°s.
La pomme de terre reste considérée en France comme aliment pour bétail jusqu’en 1772 où la Faculté de médecine de Paris, grâce aux travaux d’Antoine Parmentier, finit par admettre que ce tubercule est sans danger pour l’homme.
Les modes en cuisine
La cuisine du Moyen Age est légère, acidulée et colorée. Les épices étaient utilisées fréquemment non pas pour masquer d'éventuels goûts faisandés mais par un réel engouement pour leurs saveurs (safran, cannelle, gingembre, muscade ...) et ce quel que soit le statut des gourmets (nobles, bourgeois ou paysans).
Les papilles médiévales avaient également une préférence pour l'acide, ce qui impliquait l'emploi de vinaigre, de jus d'agrume et de verjus. Au Moyen Age, le verjus était un fond acide préparé par macération dans des épices, fines herbes, jus de citron, jus de raisin vert, jus d'oranges amères, jus de grenades aigres (surtout utilisé dans les pays méditerranéens), jus de pommes ou de poires acides, jus de fruits sauvages comme les prunelles, les merises, les cornouilles ou l'épine-vinette et l'oseille. Aujourd'hui, le verjus désigne le jus de raisins verts cueillis avant maturité.
Le verjus s'utilise pour l'assaisonnement des salades, le déglaçage des viandes et dans les sauces et marinades, sans altérer le mariage avec les vins
"La plus commune façon de faire le verjus en ce pays est de cueillir les grappes vertes des raisins de treilles, ou raisins non encore mûrs que l'on trouve aux vignes après vendanges faites, puis de les fouler, et en exprimer le jus en pressoir, à la façon des raisins mûrs. Mettez le jus de telles grappes en tonneaux et le saler, incontinent après qu'il aura jeté toute son écume par ébullition, comme le moût." (Charles Estienne et Jean Liébault, L'Agriculture et Maison rustique, 1572, in article de Jean Louis Flandrin).
Les liaisons se faisaient avec des amandes broyées, de la mie de pain, de l'oeuf.
Le boeuf n'était pas présent dans les banquets car c'était quand même leur outil de travail. Le porc était la nourriture du pauvre, les nobles préférant les volailles et les oiseaux de haut vol (cygne, héron).
Les légumes poussant sous ou au ras du sol étaient mal vus et étaient accusés de tous les maux.
La cuisine au XVIIème siècle est caractérisée par un rejet des épices et une préférence pour les herbes aromatiques (persil, thym, romarin, basilic ...), l'abandon des mélanges sucrés salés qu'affectionnait le XVIème siècle avec des sauces douces alliant les épices et les fruits secs, la disparition des saveurs acides. Le beurre et la crème sont fréquemment utilisés et les légumes abondent (artichauts, asperges, concombres, salades ...).
Le café et le chocolat font fureur même si certainsmédecins les considèrent comme toxiques (début des "caffés" dont le plus célèbre est le Procope à Paris en 1686)
La cuisine au XVIIIème siècle : La tomate est arrivée d'Amérique au XVIème siècle sur le vieux continent mais est considérée comme dangereuse car elle ressemblait à la belladone et la mandragore (les puritains d'Amérique la conidèrent trop rouge et fessue donc malhonnête ...). Elle est donc considérée comme plante ornementale. C'est sous la Révolution qu'elle va être appréciée grâce aux soldats venant de Provence. Napoléon s'entichera des tomates farcies.
Carences
Prédominance de glucides, insuffisance de protéines animales = carences en lipides et protides, carences en zinc, vitamines B, C, D, calcium ...
Risques de fatigue, dénutrition, irritabilité, baisse des défenses immunitaires ...
Dans les milieux bourgeois et aristocrates où la viande est en excès, le risque concerne surtout la goutte et l'apoplexie.
Dans la cuisine :
Nos ancêtres ne disposaient pas de pièces spécialisées pour préparer les repas. la cuisine se fait jusqu'au XVIIème siècle dans l'âtre de la cheminée où une marmite y est suspendue. L'apparition d'une cuisine distincte apparaît au cours du XVIII ème siècle.
Toujours au XVIIIème siècle, apparaît dans les grandes demeures ce que l'on appele le "potager", l'ancêtre de la cuisinière : venu d'Italie, il se compose d'un ensemble maçonné de briques recouverts de carreaux de faience avec plusieurs fourneaux.
Potager du chateau de Cormatin :
Comment mange t-on?
Le mobilier se résume à des tréteaux, des planches, des bancs ou encore des sacs de paille. Il faut attendre le XVIIème siècle pour voir apparaître du mobilier fixe avec une lourde table, des tabourets, des fauteuils.
On mange dans une écuelle en bois ou en métal, parfois commune ou encore sur un tailloir (tranche de pain rassis). L'assiette apparaît au XVIème siècle mais son usage reste limité à l'aristocratie. La fourchette apparaît au XVème siècle et ne compte que deux dents : elle sert à découper de la viande et à sortir la nourriture des plats; Il faut attendre le XVIIIème siècle pour que son usage se répande et ressemble à celle que nous connaissons.
La cuillère et le couteau était commune (on n'en plaçait que 2 ou 3 par table). Le verre est un objet de luxe. on se sert plutôt de gobelets de terre puis d'étain.
Les objets en faïence se développent au XVIIème siècle.
Une fois à table, le chef de famille se sert en premier après avoir fait le bénédicité puis les convives puisent avec leurs mains dans les plats, mangent avec leurs doigts sur le tranchoir qu'ils partagent avec leur voisin de tabl, saucent leur pai dans les saucières communes, s'essuient les mains avec la nappe et boivent à même la coupe qui circule autour de la table.
Ce sera au cours du XVIIème siècle que les usages changeront puisque chacun aura son assiette, son verre, son couteau, sa cuillère et sa fourchette .
Dans la haute société, le service est à la française c'est à dire que tous les plats sont posés sur la table au même moment. Au XIXème siècle, le service à la russe arrive en France grâce au Prince Kourakine, ambassadeur de Russie en France : les plats sont maintenant présentés au fur et à mesure aux convives.
à voir également : l'alimentation de 1850 à la 1ère guerre mondiale
sources
http://vivre-au-moyen-age.over-blog.com/article-12044673.html
http://www.cavesa.ch/definition/verjus,4871.html
http://www.oldcook.com/medieval-epices
Les excellents livres de Michelle Barrière (Souper mortel aux étuves, Meutre à la pomme d'or, Natures mortes au vatican, Meutre au potager du Roy, Les soupers assasins du régent)
Les épidémies et autres calamités (4)
LA GRANDE FAMINE DE 1693-1694
En 1692, la récolte est médiocre et est suivie à l'automne de pluies diluviennes qui détruisent les semailles et provoquent, en juillet 1693, une moisson désastreuse.
Puis l'hiver 1693/1694 s'avère rude et le printemps trop sec.« La misère et la pauvreté sont au-delà de ce que vous pouvez imaginer, écrit le lieutenant général en Normandie. Dans le pays de Caux, une infinité de peuple meurt fréquemment de faim. Il est à craindre que le peuple, qui ne mange que des herbes, ne coupe et ruine tous les blés avant qu'ils ne soient mûris. » Des spéculateurs accaparent le grain, de sorte que son prix va jusqu'à quintupler
→ En 1693-1694, le froid et la famine sévissent sur le royaume : on compte de 1,6 million à 2 millions de victimes . « Pour la première fois depuis plus de 30 ans, on revit le pain de fougère, le pain de gland, les moissons coupées en vert et les herbes bouillies ».
Pour faire face à la famine, le Parlement ordonne aux curés la rédaction d’un état des pauvres dans chaque paroisse et la prise en charge des miséreux par tous ceux qui peuvent le faire (séries GG des AM et H des AD).
En mai 1694, le setier de blé atteint le prix record de 52 livres. Le même mois, le Parlement ordonne trois jours de procession dans toutes les paroisses.
Les conséquences à partir de 1694 :
- accroissement de la mobilité,
- chute brutale des baptêmes avant une forte et rapide récupération de 1695 à 1707,
- mariages retardés,
- hausse des abandons d’enfants et multiplications des décès... parfois 25 % de la population d’une paroisse.
→ Selon Marcel Lachiver, « En deux ans, il ne naît que 1 325 000 enfants, alors qu’il est mort 2 836 000 personnes. Le déficit dépasse les 1 511 000 âmes. En deux ans, (...) la population de la France passe de 22 247 000 habitants à 20 736 000 et diminue donc de 6,8 % ».
François Lebrun ajoute : « Le rapprochement avec les pertes de la Première Guerre mondiale n’a rien d’incongru : la crise de 1693-1694 a fait en deux ans presque autant de morts que celle-ci, mais dans une France deux fois moins peuplée et en deux ans au lieu de quatre ». Les condamnations aux galères pour vol passent de 254 à 401 en 1693-1694.
La famine
Il n'y a plus rien à manger. Quand toutes les céréales sont épuisées - le froment, le seigle, l'avoine après le blé -, es pauvres se trouvent réduits à recueillir les glands ou les fougères pour en faire une sorte de pain. Ces «méchantes herbes» achèvent de ruiner la santé des malheureux, qui enflent après y avoir eu recours. Les orties, les coquilles de noix, les troncs de chou, les pépins de raisin moulus n'ont pas meilleur effet. Les curés, qui nous renseignent sur ces tristes expédients, parlent aussi des bêtes, ( qu'on ne nourrit plus et qui meurent avant les hommes : les charognes de chiens, de chevaux et «autres animaux crevés» sont consommées en dépit de leur état de pourriture des sources indirectes mentionnent des cas de suicides et d'autres, plus rares, d'anthropophagie.
Durant l'hiver 1693, l'Hôtel-Dieu de Paris voit chaque jour mourir de faim plusieurs centaines de personnes. D'autres, faute de lit, périssent en pleine rue. La Reynie, lieutenant général de la police, tente de prévenir d'éventuelles émeutes en faisant construire une trentaine de grands fours dans la cour du Louvre pour y cuire chaque jour 100 000 rations de pain vendues deux sous la livre. La vente s'effectue en cinq endroits : le Louvre, la place des Tuileries, la Bastille, le Luxembourg et rue d'Enfer
On ne s'étonnera pas que Charles Perrault ait conté en 1697, dans Le Petit Poucet, la triste histoire d'un couple de pauvres bûcherons qui, ne pouvant plus nourrir ses sept enfants, va les perdre dans la forêt. En deux ans (1693 et 1694), le royaume voit son nombre d'habitants diminuer de 1 500 000 personnes, soit 6,8 % de la population.
En 1694, Fénelon dans sa Lettre à Louis XIV, critique la politique royale et expose la situation du pays : « (...) vos peuples (...) meurent de faim. La culture des terres est presque abandonnée, les villes et les campagnes se dépeuplent ; tous les métiers languissent et ne nourrissent plus les ouvriers ; tout commerce est anéanti (...). La France entière n’est plus qu’un grand hôpital désolé et sans provision ».
« On n’entendait que des cris lugubres de pauvres enfants abandonnés par leurs parents, qui criaient jour et nuit qu’on leur donnât du pain. On ne voyait que des visages pâles et défigurés. Plusieurs tombaient en défaillance dans les rues et dans les places publiques et quelques-uns expiraient sur le pavé. » Témoignage d’un bourgeois d’Orléans en 1693
Quelques annotations sur des actes paroissiaux:
Commune de Joux (69) -14 mai 1694
"petit garçon mendiant qu on a trouve mort dans un chemin ce qui arrive tous les jours en plusieurs endroits a cause de la famine et de la disette "
Commune de Joux
Dans cette longue mention, le curé Combes de la paroisse de Joux rend les hommes responsables de cette famine, par leurs péchés et leurs excès : "les causes de cette disette ne peuvent estre autres que les pechés des hommes, leurs excès et autres debordements dans les temps de prosperité et d'abondance qui ont irrité la colere de Dieu et ont attiré ces fleaux "
Le contexte politique aggrave cette situation avec "une guerre universelle de tous les princes de lheurope contre la france qui a deja dure cinq ou six ans (...) les impots excessifs sur toutes sortes de choses, destats, de conditions et de mestiers"
Sur la commune de Dehault (72) , a été trouvée "le corps d'une fille à nous inconnue agée de douze à treize ans morte de faim dans une raye dans un champ" .
Dans beaucoup de provinces, les épidémies succèdent à la famine, la chaleur accélérant la putréfaction des milliers de cadavres : la typhoïde, appelée fièvres putrides ou malignes et qui se propage par l'eau et les aliments souillés, décime la population sous-alimentée.
sources
http://www.alertes-meteo.com/catastrophe/annees-de-misere-age-glaciaire.htm
Les épidémies et diverses autres calamités (3)
HIVER 1783
Tout commença en Islande : «Sur une distance de 25 km, on trouve 130 cratères qui émirent 14 milliards de m3 de lave basaltique, d'acide fluorhydrique et de dioxyde de soufre, entre 1783 1784, causant l'éruption volcanique la plus importante des temps historiques, avec des conséquences catastrophiques pour l'Islande et des très importantes perturbations météorologiques en Europe.»
L’éruption commença le 8 juin 1783. Les cendres recouvrirent l’île, et de 50% à 80% des animaux d’élevages moururent. La famine qui suivit décima environ 20% de la population islandaise.
En été 1783, un anticyclone puissant et centré durablement sur le nord de l'Atlantique envoya les fumées vers le reste de l’Europe, comme ces jours. Il faut savoir que l’«on estime que 122 millions de tonnes de dioxyde de soufre furent émis dans l'atmosphère, l'équivalent de trois fois les émissions industrielles annuelles en Europe et l'équivalent d'une éruption comme celle du Mont Pinatubo en 1991 tous les 3 jours. L'émission de dioxyde de soufre coïncidant avec des conditions climatiques inhabituelles provoqua un épais brouillard sulfuré qui se répandit à travers l'Europe occidentale, provoquant des milliers de morts durant 1783 et l'hiver 1784.»
Un nuage de poussière recouvrit les 2/3 de la France et se déposa en partie au sol.
Les années qui ont suivi l'éruption du Laki en 1783 furent marquées par des phénomènes météo extrêmes, dont des sécheresses et des hivers très rigoureux, puisqu’on disait que le pain et la viande gelaient sur la table de la cuisine et les corbeaux en plein vol. On vit un accentuation du petit âge glaciaire. La ligne de grain orageux qui traversa la France du sud au nord, en été 1788, détruisit presque toutes les récoltes du pays.
Ces modifications climatiques et le volcan Laki ne sont peut-être pas seuls en cause dans la genèse de la Révolution de 1789, mais les historiens admettent que leur influence fut considérable dans les événements politiques qui mirent fin à la royauté
C'est surtout dans le Nord de la France que cet hiver fit sentir ses rigueurs depuis ledébut de novembre jusqu'en avril, et la neige y tomba avec une telle abondance entre le 26 décembre et le 17 février que la circulation fut fréquemment interrompue. Le 30 décembre 1783, le minimum thermométrique à Paris s'abaissa jusqu'à -19.1° et dans la capitale on enregistra 69 jours de gelée consécutifs. La terre fut gelée jusqu'à 65 cm de profondeur.
Commune d'Ochiaz (Ain)
" Cette même année , un brouillard continuel a régné tout
l'été de façon qu'on regardoit aisément et sans être ébloui
le soleil qui paroissoit rouge et d'une circonférence une
fois plus grande . Le peuple s'en effrayoit . On a éprouvé dans
la même année des maladies épidémiques dans bien des endroits
et surtout dans les pays de gex et bresse . On n'avoit jamais
entendu tant et de si furieux tonnerres et on ne se rappelle
pas d'époque où il eut tué tant de monde et causé d'autres
fléaux que dans cette même année
HIVER 1788
L'Europe entière subit les rigueurs de ce remarquable hiver, principalement de la fin de novembre 1788 à la mi-janvier 1789. A Paris, où la Seine resta gelée du 26 novembre au 20 janvier, on compta cinquante six jours de gelée consécutifs avec un minimum absolu de -21.8° le 31 décembre 1788.
Le Rhône fut pris à Lyon, la Garonne à Toulouse, de même que le Rhin, la Tamise et le lac Léman. La masse des glaces intercepta les communictions entre Calais et Douvres et les navires se trouvèrent bloqués dans les ports de la Manche : on traversait à pied et à cheval le port d'Ostende.
A Marseille, les bords du bassin étaient couverts de glace. Au moment du dégel, les blés apparurent très verts et très propres, car la neige qui avait été très abondante les avait protégés et les mauvaises herbes s'étaient trouvées en grande partie détruites. .
sources
Gennpdc